La-ville-du-Futur

Les enjeux de l’urbanisme en Afrique ainsi que les défis inhérents à la durabilité environnementale, la résilience sociale, l’entrepreneuriat social, l’innovation technologique et spatiale et la gouvernance urbaine ont été au cœur des débats, mercredi à Benguérir, à l’ouverture de la première édition de l’Africa Smart City Forum, organisé par l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P).

Cet événement de trois jours, qui rassemble chercheurs, universitaires et acteurs de divers domaines dont l’urbanisme, l’innovation, l’éducation et la technologie, tend à décortiquer les défis urbains/territoriaux émergents en Afrique, à favoriser l’innovation parmi les citoyens, les chercheurs, les entrepreneurs et d’autres acteurs des secteurs public et privé et à promouvoir l’échange d’expériences, de modèles et d’applications de solutions urbaines intelligentes expérimentées et adoptées dans différentes villes africaines.

Porté par l’’UM6P et coordonné par son École d’architecture, d’urbanisme et de design (SAP+D), ce forum organisé sous le thème “Smart City, Vecteur de Développement Territorial Durable”, entend examiner les voies permettant de se servir des ressources locales et des connaissances technologiques pour proposer des solutions novatrices de planification et de gestion territoriale. L’objectif étant d’orienter la croissance urbaine vers des villes africaines inclusives, résilientes et durables.

Intervenant à cette occasion, la Ministre de l’Aménagement du territoire national, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la ville, Fatima Ezzahra El Mansouri a indiqué que les Smart Cities ne sont plus un luxe, mais une nécessité pour garantir un développement territorial ingénieux et durable, notant que le recours à la digitalisation et à l’intelligence artificielle est considéré comme un levier de transformation globale de la société et de l’action publique.

“Nous sommes dans une étape charnière où les méga-tendances de l’urbanisation façonnent l’avenir de nos sociétés”, ajoute Mme El Mansouri dans une allocution lue en son nom par M. Youssef Hosni, Secrétaire général du ministère de tutelle, ajoutant que “Cette transition urbaine multi-facettes nous interpelle quand à la vulnérabilité des territoires face aux différentes crises et aléas notamment, les changements climatiques, les risques naturels, les crises sanitaires et les vulnérabilités économiques”.

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Elle a dans ce sens souligné la nécessité de l’adoption de politiques urbaines inclusives, de développement des Smart Cities et de la mise en œuvre de pratiques de gouvernance durable, notant que la durabilité de ces Villes intelligentes doit reposer sur une fondation solide de politiques d’urbanisme responsables et soutenables orientées vers la technologie et l’innovation pour un développement durable et équitable qui répond aux besoins des citoyens.

Le ministère a mené sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le Dialogue national de l’urbanisme et de l’habitant ayant pour objectifs de co-construire une vision orientée vers un modèle innovant pour repenser l’urbanisme et redynamiser l’habitat, a-t-elle rappelé.

Intervenant par visioconférence, la ministre de la Solidarité, de l’Insertion sociale et de la Famille, Awatif Hayar, a, quant à elle, souligné l’importance de la technologie et de l’innovation en tant que moteurs de la réalisation des objectifs de développement, ajoutant que le Maroc a opté pour une approche numérique dans le volet social comme dans plusieurs autres secteurs, notamment le registre social unifié qui compte plus de 10 millions de personnes inscrites.

La technologie, a-t-elle poursuivi, est placée au cœur du développement social, le but étant de promouvoir le développement durable et d’assurer l’autonomisation des personnes via le recours aux solutions numériques.

Pour sa part, Remy Sietchiping, chef de la section législation et gouvernance chez ONU-Habitat au Kenya, a indiqué que ce Forum se veut un espace idoine pour le partage de l’expérience de UNI-Habitat en matière des Villes intelligentes mais également pour renforcer la collaboration déjà existante entre l’UM6P et UNI-Habitat illustrée en particulier par le lancement du Centre international pour l’innovation territoriale et la performance urbaine intelligente, qui se veut le fruit d’un travail conjoint d’ONU-Habitat et l’UM6P.

Le Forum tend à explorer les technologies assez adaptées au contexte et aux réalités des pays africains, a-t-il dit, notant que le forum est bien placé pour contribuer à l’élaboration de pistes de solutions innovantes.

Quant au président de l’UM6P, Hicham El Habti, il a considéré qu’il est temps, pour les villes africaines de transcender les contraintes de l’urbanisme conventionnel et d’adopter les principes d’un urbanisme plus intelligent. Cela implique d’exploiter à la fois les technologies de base et de pointe pour explorer des solutions qui répondent aux défis et opportunités urbains et de transformer les territoires et paysages africains riches et diversifiés, a-t-il estimé.

Lors de ce forum, « un parterre d’universitaires, de praticiens et de chercheurs convergeront pour échanger des idées, partager les meilleures pratiques et forger des voies de collaboration vers un avenir plus intelligent et plus brillant pour notre développement urbain en Afrique et ailleurs », a-t-il dit.

Le lancement du Centre pour l’innovation territoriale et la performance urbaine intelligente en collaboration avec UNI-Habitat vise à relever les défis urbains et territoriaux émergents en Afrique dans une perspective internationale et mondiale, explique M. El Habti.

Cette journée, rehaussée par la présence du gouverneur de la province de Rehamna, Aziz Bouignane, d’ambassadeurs, de hauts responsables et des universitaires, a été enrichie par une intervention du Directeur de l’École d’Architecture, d’Urbanisme et de Design – UM6P, Hassan Radoine qui a mis l’accent sur l’importance de l’aménagement urbain/la planification territoriale, la planification intelligente, le respect du patrimoine et de la mémoire des villes, la gestion des risques, et la gouvernance et l’optimisation des ressources.

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