Relier le Maroc à l’Espagne par le rail, une idée vieille de 40 ans qui n’a jamais abouti, avait été relancé en 2007 puis stoppé net par la crise économique. 15 ans plus tard, le projet ressurgit, à l’occasion de la Réunion de haut niveau entre les deux pays, à Rabat, les 1ᵉʳ et 2 février.

 Les autorités marocaines et espagnoles ont décidé de réactiver le projet de construction d’un tunnel sous le détroit de Gibraltar, suite à un entretien entre les ministres marocains de l’Equipement & de l’Eau ; des Transports et la Logistique, Nizar Baraka et Mohamed Abdel Jalil, et la ministre espagnole des Transports et des Programmes urbains, Raquel Sanchez Jimenez.

« Nous allons accélérer les études du projet de liaison fixe du détroit de Gibraltar qui a été lancé par les deux pays il y a quarante ans. Un projet stratégique pour l’Espagne et le Maroc, mais aussi pour l’Europe et l’Afrique », a déclaré Raquel Sánchez, la ministre espagnole des Transports, de la mobilité et de l’agenda urbain, lors de ce sommet Maroc-Espagne. Pour le chef du gouvernement marocain, Aziz Akhannouch, ce projet entraînera « une véritable révolution à plusieurs niveaux ».

Les deux pays ont montré ces derniers mois un regain d’intérêt pour la reprise du projet, après la normalisation en avril de leurs relations. En novembre, le conseil de gouvernement marocain a nommé AbdelKébir Zahoud, directeur général de la Société nationale d’étude du détroit de Gibraltar, relevant du ministère de l’Équipement et de l’Eau. De son côté, l’Espagne a prévu une ligne de 750 000 euros dans son budget 2023 pour lancer de nouvelles études de faisabilité du projet.

Le président de l’Institut marocain des relations internationales, Jawad Kerdoudi, avait souligné dans un article que le coût élevé du projet avait été un obstacle à sa réalisation, même si la Banque mondiale, la Banque européenne d’investissement, des fonds arabes ou le Fonds africain de développement étaient prêts à soutenir ce projet de construction de tunnel qui pourrait être utilisé à terme comme gazoduc entre le Maroc et l’Espagne, « permettant le transport du gaz dans les deux sens ».

L’Espagne et le Maroc avaient mis sur pied un comité mixte hispano-marocain et deux sociétés d’études : la Société espagnole pour les communications fixes à travers le détroit de Gibraltar (SECEGSA) en Espagne, et la Société nationale d’études du Détroit de Gibraltar (SNED) au Maroc. Le Comité mixte, composé de dix membres (5 Espagnols et 5 Marocains), se réunit au moins une fois par semestre, en Espagne ou au Maroc. Les deux sociétés se tiennent mutuellement informées de l’évolution et des résultats des études.

D’une longueur de 38,7 km, dont 27,7 en sous-marin et 11 en souterrain, le tunnel, s’étendra entre Punta Paloma à Tarifa et Malabata, dans la baie de Tanger, avec une profondeur maximale de 300 mètres et une pente maximale de 3 %. Au niveau transcontinental, il aurait un impact considérable sur les relations commerciales entre l’Europe et l’Afrique, favorisant un meilleur trafic de marchandises, une plus grande productivité des entreprises et la délocalisation et la création d’entreprises.

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