En dépit de la faible proportion de femmes diplômées en ingénierie au niveau international, le Maroc enregistre l’un des meilleurs taux dans le domaine de l’ingénierie féminine.
42,2% c’est le taux de femmes ingénieures au Maroc, selon le dernier rapport de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) et intitulé « La course contre la montre pour un développement plus intelligent ».
« La proportion de femmes parmi les diplômés en ingénierie est inférieure à la moyenne mondiale dans de nombreux États membres de l’Organisation. La France, par exemple, ne compte parmi ses ingénieurs que 26,1% de femmes, les États-Unis 20,4%, le Canada 19,7% et le Japon 14%. Le Maroc, contrairement aux taux bas enregistrés ailleurs, enregistre un des taux de femmes ingénieures les plus forts au monde, avec un taux de 42,2% de femmes ingénieures » souligne l’UNESCO.
L’UNESCO indique également que les femmes ne représenteraient que 28% des diplômés en ingénierie et 40% des diplômés en informatique dans un chapitre, du même rapport, intitulé « Pour être intelligente, la révolution numérique devra être inclusive ».
Ce chapitre fait également cas du fait que les femmes ne bénéficient pas pleinement des perspectives d’emploi, ouvertes aux experts hautement qualifiés dans des domaines de pointe, tels que l’intelligence artificielle, branche dans laquelle les femmes ne représentent qu’un cinquième des professionnels (22%), selon une étude de 2018 parue dans le rapport sur les inégalités de genre du Forum économique mondial.
Par ailleurs, les fondatrices d’entreprises émergentes peinent encore à obtenir des financements. En outre, dans les grandes entreprises technologiques, les femmes demeurent sous-représentées dans les postes de direction et dans les postes techniques.
Pour l’UNESCO, si l’on veut éviter que l’industrie 4.0 ne reproduise les préjugés de genre traditionnels, il est impératif que les femmes jouent un rôle dans l’économie numérique. Face au poids grandissant de l’intelligence artificielle dans nos priorités sociétales, la sous-représentation des femmes dans la recherche-développement risque de faire négliger leurs besoins et perspectives au moment de la conception des produits ayant une influence directe sur la vie quotidienne.
Hervée Mona