L’innovation est au cœur du développement économique et social alors que les startups marocaines sont en plein essor. Quels sont, dans ce contexte, les enjeux et les perspectives du financement de l’innovation et de l’accompagnement des startups ?
Le troisième « Eco Décodages », organisé par Horizon Press group, autour du thème : «Quelles perspectives pour le financement de l’innovation au Maroc ? », a réuni un panel de qualité, mardi 21 mars 2023, à l’Hôtel Barceló Casablanca autour de cette thématique d’actualité qui joue un rôle central dans le développement économique et social.

L’innovation est, en effet, un vecteur de création d’emplois et un moteur pour l’entrepreneuriat des jeunes. C’est ainsi que l’on assiste, ces dernières années, à une véritable émulation autour de l’innovation, avec le foisonnement d’initiatives et l’éclosion d’entreprises prometteuses. Malgré tout, la question du financement reste une préoccupation majeure pour ces entreprises en pleine expansion.

Le Maroc a mis en place des mesures concrètes pour accompagner le développement de l’innovation, notamment à travers les actions menées par des institutions financières et appuyées par des initiatives étatiques ou émanant d’autres acteurs économiques. Cependant, il reste encore des efforts à déployer pour permettre à l’écosystème de l’innovation de décoller et de s’internationaliser davantage. Dans ce contexte, les intervenants, notamment Hicham Zanati Serghini, DG de Tamwilcom ; Youssef El Alaoui, membre du conseil d’administration de Réseau Entreprendre Maroc ; Ghita Hannane, responsable Maroc de la Société Financière Internationale ; Dounia Boumehdi, présidente de la Commission amorçage de l’AMIC, et Ali Sami, dirigeant de la Startup Blink Pharma, ont exploré les perspectives pour le financement de l’innovation et les moyens de soutenir la croissance des startups marocaines afin de leur permettre de réussir à l’international.

Plantant le décor, Hicham Zanati Serghini, DG de Tamwilcom, a mis en évidence l’écosystème des startups au Maroc. Selon lui, plus de 450 d’entre elles ont été financées, générant environ 300 millions de DH de chiffre d’affaires. En outre, le capital-investissement représente environ 60% des deals conclus au niveau de la place, avec des investisseurs nationaux et étrangers associés aux différents fonds.

Le DG de Tamwilcom n’a cependant pas manqué de souligner certaines fragilités décelées dans l’écosystème des startups nationales, notamment en ce qui concerne les acteurs impliqués dans leur accompagnement. « Il existe des structures publiques qui n’ont pas de problème de ressources et des associations qui arrivent à avoir des sponsors, mais il y a aussi des structures privées faisant face à une prestation qui a un coût. Le soutien de l’État à ces structures est crucial pour leur permettre de fonctionner et de soutenir efficacement les startups. De plus, il y a un problème de collaboration entre les différents acteurs de l’écosystème des startups au Maroc. Chacun travaille dans son coin, sans dynamique globale. En conséquence, il est important de mettre en place une cohésion collective pour renforcer cet écosystème ».

Pour Dounia Boumehdi, présidente de la Commission Amorçage de l’AMIC, « l’écosystème entrepreneurial au Maroc a connu une forte dynamique au cours des dix dernières années. L’arrivée du programme Innov Invest, en 2017, a été une bouffée d’oxygène pour l’écosystème, car l’amorçage risque est traditionnellement le maillon faible de la chaîne de financement du private equity. Le programme a sélectionné trois nouveaux fonds d’investissement pour opérer sur ce segment et a structuré 16 structures d’accompagnement, incluant des incubateurs et des accélérateurs.
De l’argent frais a été injecté, permettant de nombreuses réalisations alors que de nouvelles entreprises et startups ont été accompagnées. Bien que des revendications restent à satisfaire, l’écosystème dispose désormais de toutes les briques nécessaires pour atteindre sa vitesse de croisière. Les prochaines étapes consisteront à fonctionner en système circulaire et à travailler de manière “plus intelligente” pour permettre à toutes les briques de l’écosystème de composer ensemble de manière optimale ».

Ghita Hannane, responsable Maroc de la Société Financière Internationale, a également présenté sa lecture de l’écosystème de l’innovation au Maroc. Elle se réjouit de l’émergence de l’écosystème des startups dans le pays et souligne le rôle de Innov Invest, qui a permis le lancement de nombreuses startups, avec plus de 2.000 qui sont actives et 70 structures d’accompagnement. Hannane note également que la pandémie de Covid-19 a accéléré l’innovation, notamment dans le domaine du commerce électronique, et que cela a été bénéfique pour les startups marocaines. Elle relève aussi un intérêt croissant pour les incubateurs opérant au Maroc et dans le reste de l’Afrique. Selon elle, les défis auxquels les startups sont confrontées ont évolué au fil du temps, passant des problématiques d’accès au marché et de financement à celles d’exit. En résumé, le dynamisme de l’écosystème des startups au Maroc est visible et prometteur pour l’avenir de l’économie marocaine.

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