
La Chine a dévoilé un plan stratégique ambitieux pour accélérer le développement des interfaces cerveau-machine (ICM), avec pour objectif de réaliser des percées technologiques majeures d’ici 2027 et de se hisser parmi les leaders mondiaux d’ici 2030.
Les ICM, qui permettent une communication directe entre le cerveau humain et des dispositifs externes, reposent sur la capture et l’interprétation des signaux neuronaux. Ces systèmes peuvent être non invasifs, avec des électrodes placées sur le cuir chevelu, ou invasif, via des implants intracrâniens.
Sept ministères chinois, dont celui de l’Industrie et des Technologies de l’information, ont publié un document de référence détaillant les priorités de recherche, les objectifs industriels et les soutiens publics. Le plan prévoit notamment le développement de toute la chaîne de valeur : électrodes de nouvelle génération, logiciels d’analyse pilotés par l’intelligence artificielle, puces dédiées, ou encore robots chirurgicaux de haute précision.
Au-delà des usages médicaux, Pékin identifie de nombreuses applications industrielles et domestiques : surveillance de l’état de vigilance des conducteurs, contrôle d’appareils par la pensée, ou encore interfaces pour personnes à mobilité réduite.
Dans cette dynamique, plusieurs provinces ont déjà pris des mesures concrètes. Le Hubei a établi la première grille tarifaire nationale pour les interventions ICM invasives, avec un coût fixé à 6.552 yuans (912 dollars) par session. À Shanghai, des subventions allant jusqu’à 500.000 yuans (environ 69.600 dollars) sont accordées aux projets axés sur la normalisation internationale.
La recherche avance rapidement dans le pays. À Tianjin, l’université de Nankai a conçu une méthode d’intervention par voie vasculaire avec une micro-ponction cervicale, permettant l’insertion d’une électrode de 2 mm dans les vaisseaux cérébraux. Cette technique a déjà permis à un patient victime d’AVC de retrouver 82% de sa force de préhension en deux semaines, avec une stabilité du signal de 99,7%.
De son côté, l’université Tsinghua à Beijing a développé un mini-processeur implanté sous le crâne, de la taille d’une pièce de monnaie. Grâce à ce dispositif, trois patients tétraplégiques ont pu atteindre plus de 90% de précision lors de tests de préhension.
Cette montée en puissance chinoise s’inscrit dans un contexte de rivalité technologique croissante avec les États-Unis, où la société Neuralink, fondée par Elon Musk, occupe le devant de la scène.

























