Le marché mondial des enchères d'art en net recul en 2024

Le marché mondial des ventes aux enchères d’œuvres d’art a fortement reculé en 2024, enregistrant une chute de 33,5% pour atteindre 9,9 milliards de dollars, selon le dernier rapport annuel publié par la société française Artprice. Il s’agit du niveau le plus bas constaté depuis 2009.

La baisse significative du marché est principalement attribuée à la rareté d’œuvres de grande valeur disponibles à la vente, conjuguée à un contexte économique globalement difficile. Cette situation a particulièrement affecté les grandes places de vente internationales. New York a enregistré un repli de 29%, Londres de 28%, tandis que Hong Kong et Paris ont chacune connu une baisse de 21%.

Cependant, malgré cette chute marquée en valeur, le marché affiche un niveau record en termes de nombre d’œuvres vendues, avec plus de 800 000 transactions réalisées, soit une augmentation de 5% par rapport à l’année précédente. Cette forte activité transactionnelle permet au marché de maintenir une certaine liquidité, selon Thierry Ehrmann, PDG d’Artprice.

Les États-Unis devancent la Chine

En 2024, la Chine a perdu sa première place mondiale dans le secteur des enchères, affichant une chute spectaculaire de 63% avec un total de ventes à 1,8 milliard de dollars, contre 4,9 milliards en 2023.

Ce recul permet aux États-Unis de reprendre la première position avec 3,8 milliards de dollars de ventes, tandis que l’Union européenne se situe à égalité avec la Chine (1,8 milliard). Le Royaume-Uni se classe quatrième (1,4 milliard), suivi de la France avec 732 millions de dollars.

Paris se repositionne dans le classement mondial

La ville de Paris, avec un chiffre d’affaires de 648 millions de dollars, grimpe à la quatrième place mondiale, dépassant ainsi Shanghai (167 millions) et Pékin (623 millions). New York demeure en tête avec 3,4 milliards de dollars, suivie de Londres (1,4 milliard) et Hong Kong (830 millions).

L’émergence de nouveaux marchés

L’Inde poursuit sa montée progressive dans le marché mondial des enchères d’art, se positionnant désormais au 10e rang avec un total de 113,8 millions de dollars, grâce notamment à ses artistes contemporains. Elle reste toutefois légèrement derrière le Japon (120 millions).

Le numérique attire un public plus jeune

Le marché en ligne a attiré une nouvelle génération de collectionneurs, plus jeunes (39 ans en moyenne contre 63 ans en 1995), séduits par des œuvres accessibles financièrement et par l’innovation dans l’art numérique. L’intelligence artificielle a fait une entrée remarquée avec la vente d’une toile créée par le robot humanoïde autonome Ai-Da.

En 2024, le record de prix pour une œuvre d’art est revenu au peintre belge René Magritte avec son tableau « L’empire des Lumières » (1954), adjugé à 121 millions de dollars le 20 novembre à New York, ce qui démontre le maintien d’une forte demande pour des œuvres exceptionnelles malgré une conjoncture générale difficile.

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