Les récentes précipitations enregistrées sur la préfecture de Meknès ont insufflé un vent d’optimisme aux agriculteurs et éleveurs de la région. Avec une pluviométrie cumulée de 340 mm au 12 mars, ces précipitations ont permis de revitaliser les cultures et de soutenir l’élevage après un début de saison marqué par une sécheresse inquiétante.
Selon Mohamed Ijjou, directeur préfectoral de l’agriculture à Meknès interrogé par la MAP, ces précipitations ont eu un impact immédiat sur les cultures d’automne, qui affichent désormais une évolution favorable. « Avec une pluviométrie cumulée de près de 340 mm au 12 mars courant, ces précipitations ont eu un effet salvateur sur l’agriculture au niveau de la préfecture de Meknès, après un début de saison difficile marqué par une rareté de la pluie », affirme-t-il.
Il souligne que les cultures d’automne sont les premières à bénéficier de ces précipitations, ajoutant : « Nous sommes actuellement dans la phase d’utilisation des engrais azotiques et de la lutte contre les mauvaises herbes. » Il rappelle également que le ministère de l’Agriculture a mis à disposition des agriculteurs des semences sélectionnées ainsi que des engrais azotiques subventionnés, permettant ainsi de mener les travaux de préparation des terrains dans les délais.
Par ailleurs, ces pluies ont également favorisé le démarrage des cultures printanières, notamment le tournesol, emblématique de la région. « Ces pluies ont eu un impact positif également sur les cultures d’automne mais aussi sur le lancement des cultures printanières, dont le tournesol qui fait la réputation de la région », explique-t-il.
Une amélioration des ressources en eau et un soulagement pour l’élevage
Outre leurs effets bénéfiques sur les cultures, ces précipitations ont permis de recharger la nappe phréatique et de raviver les sources et puits de la région. « Ces précipitations ont contribué à l’amélioration des niveaux de la nappe phréatique en revigorant également certains puits et sources d’eau », indique M. Ijjou.
Elles ont également contribué à réduire le besoin en irrigation, notamment pour des cultures clés telles que l’oignon et la pomme de terre, ainsi que pour les arbres fruitiers actuellement en phase de floraison. « Ces pluies vont aussi réduire le nombre d’heures d’irrigation notamment pour la culture des légumes, plus précisément l’oignon et la pomme de terre, deux produits phares de la région, ainsi que les arbres fruitiers qui sont en pleine phase de floraison », précise-t-il.
L’élevage bénéficie également de cette situation, avec une nette amélioration du couvert végétal des parcours. « On a constaté un impact positif sur la croissance du couvert végétal des parcours au grand bonheur des éleveurs qui vont tirer profit de cette situation en économisant les dépenses liées aux fourrages et à l’achat d’autres aliments », souligne-t-il.
Le semi-direct : une technique clé face aux défis climatiques
Face aux variations climatiques, la technique du semi-direct s’impose de plus en plus comme une solution efficace pour améliorer les rendements agricoles. M. Ijjou insiste sur les bénéfices de cette méthode : « Cette technique donne des résultats significatifs en particulier lors des années marquées par des irrégularités des précipitations et des sécheresses. »
Il met en avant l’écart de rendement observé entre cette méthode et l’agriculture conventionnelle : « Les terres cultivées à l’aide du semi-direct ont connu pendant ces années un rendement nettement supérieur à celui enregistré au niveau des superficies cultivées de manière conventionnelle, avec une différence de 30 à 40 quintaux par hectare », explique-t-il.
Le ministère de l’Agriculture et ses partenaires œuvrent à généraliser cette pratique, qui est en passe de devenir un levier essentiel pour le développement des cultures d’automne dans la région. « Le ministère de l’Agriculture et certains de ses partenaires œuvrent pour généraliser l’utilisation du semi-direct en l’érigeant en tant que locomotive de développement des cultures d’automne à Meknès », affirme M. Ijjou.
Une dynamique régionale pour promouvoir le semi-direct
Pour accompagner cette transition, plusieurs mesures ont été mises en place, notamment la distribution de semoirs aux coopératives agricoles et aux collectivités territoriales. « La direction provinciale continue ses efforts de promotion de la technique du semi-direct dans le cadre de la stratégie régionale ambitieuse prévoyant d’atteindre une superficie de 200 000 ha en semis direct au niveau de Fès-Meknès », indique le responsable.
Il détaille également les actions déjà mises en place pour faciliter l’adoption de cette technique : « Parmi ces mesures figurent la distribution des semoirs aux coopératives agricoles et aux communes territoriales. Une quinzaine de machines ont été ainsi distribuées à ce jour et un plan d’action pour la remise d’autres semoirs est en stade de mise en œuvre au cours de cette année. »
En complément, des efforts de sensibilisation sont en cours pour informer les agriculteurs des avantages de cette méthode. « Il s’agit aussi des campagnes de sensibilisation et des sessions de formation menées notamment par l’Office du conseil agricole sur les avantages de cette technique, surtout en matière d’économie d’eau », conclut-il.