Le constat est là et apparaît, malheureusement, peu reluisant : 70% des ressources allouées à la Recherche & Développement (R&D) marocaine le sont encore des caisses de l’Etat. Les chercheurs, hélas peu nombreux, se font de plus en plus rares et l’enseignement supérieur marocain n’est pas encore en mesure d’en produire assez pour combler le gap. La contribution du Royaume dans la production scientifique mondiale ne dépasse pas 0,1%, selon les données de l’Institut marocain de l’information scientifique et technique. Le Maroc est ainsi passé de la 3ème position des pays africains les plus innovants à…la 6ème place. La R&D ne représentait encore que 0,74% du PIB national en 2016. Autant dire que le chantier de la recherche et de l’innovation est encore immense. D’où la nécessité d’implémentation de mesures fortes pour faire sauter les verrous et libérer le potentiel marocain de l’innovation et de la découverte scientifique. L’ensemble des acteurs de l’économie marocaine, des institutionnels aux opérateurs privés, en passant par les universitaires, devrait s’atteler à la tâche. La R&D est au cœur de la dynamique d’émergence économique des pays avancés. Aucun développement industriel structurel ne peut devenir soutenable à long terme sans une solide économie de l’innovation. C’est pour cela que nous appelons aujourd’hui de nos souhaits la mise en place d’un véritable marché marocain de transfert de technologies. L’idée est simple sur le papier : d’un coté, nous avons une belle palette d’instituts et de centres de recherches, publics ou public-privés, animés par des chercheurs dont les travaux restent le plus souvent confinés dans les sous-sols de nos labos faute d’environnement propice à la valorisation de ces recherches. De l’autre, nous avons des entreprises marocaines acculées par une mondialisation sauvage de l’offre et qui doit nécessairement se démarquer, grâce à l’innovation et la R&D, pour se faire une place dans l’économie mondiale. Le Maroc a aujourd’hui tout à gagner à bâtir ce pont d’échange entre ces deux mondes : celui de la recherche fondamentale et de l’application en entreprise. Les Matinées de l’Industrie posent un des jalons de ce bridge et se veut un espace de discussion qui contribuera, à sa juste mesure, à favoriser un réel élan vers un Maroc riche de par les produits de ses matières grises.