Rabat-La-transition-numérique-et-les-défis-de-la-cybersécurité-au-cœur-des-débats

Les défis et enjeux inhérents à la cybersécurité et l’importance de la coopération en la matière ont été mis en avant, mercredi à Rabat, lors du 5ème séminaire « Cyber Security Conclave – Morocco », initié par la Direction Générale de la Sécurité des Systèmes d’Information (DGSSI), relevant de l’Administration de la Défense Nationale, en partenariat avec le Conseil de Cybersécurité des Emirats Arabes Unis.

Intervenant à cette occasion, la ministre déléguée chargé de la Transition Numérique et de la réforme de l’Administration, Ghita Mezzour, a souligné que le Maroc a adhéré pleinement au chantier de la numérisation au vu de son potentiel énorme en matière de création d’emplois et de modernisation des services. Mais pour bénéficier de la révolution numérique, il faut accorder toute l’attention à la sécurité des systèmes d’information, a-t-elle relevé, soulignant que « la cybersécurité revêt des dimensions économique, politique et de souveraineté ».

La ministre a mis en relief, à ce propos, la corrélation entre la cybersécurité et le processus de transition digitale au Maroc, soulignant la complémentarité qui existe entre la Stratégie nationale de cybersécurité, dont la nouvelle version est en cours de préparation par la DGSSI, et la Stratégie nationale de transition numérique « Maroc Digital 2030 », en cours de finalisation. Elle a relevé l’importance de produire des solutions numériques locales à même d’assurer la souveraineté numérique nationale et renforcer la cybersécurité dans le Royaume, mettant en avant les progrès en matière de renforcement des compétences dans le domaine de la numérisation, de l’Intelligence artificielle (IA) et de la cybersécurité.

La ministre a, par ailleurs, appelé à intensifier la collaboration entre les différentes parties concernées pour réussir la transformation numérique et en faire un levier de développement socioéconomique. De son côté, le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, Abdellatif Miraoui, a affirmé que la cybersécurité est devenue une compétence essentielle dans le monde professionnel, soulignant « l’engagement ferme et constant” de son ministère au côté de ses partenaires, notamment le Département de l’Administration de la Défense Nationale et le Département de la Transition Numérique, pour servir ce domaine qui contribue à la sanctuarisation de la souveraineté nationale.

L’intégration de la cybersécurité dans les formations universitaires spécialisées ne date pas d’aujourd’hui, a-t-il rappelé, soulignant que plusieurs filières sont accréditées en Licence, Master, Ingénieur et Doctorat, pour préparer les générations futures aux réalités du monde numérique. Passant en revue les principales mesures prévues dans le Pacte de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de l’Innovation (ESRI), il a indiqué qu’un total de 22.500 lauréats sont prévus dans les différents cycles de formation dans le digital à l’horizon 2027, faisant état de la création de 144 nouvelles filières dans ce domaine.

Parmi les mesures de ce programme, qui implique 12 universités, figurent aussi la conception et le lancement de nouvelles formations en IA, la Data Science, la cybersécurité, d’ici 2026 ; ainsi que l’inclusion de l’IA dans les appels à projets de recherche à partir de 2023 ; outre la mise en place d’un Institut national de recherche en IA, qui sera un établissement fédérateur des structures de recherche performantes au niveau national en la matière. S’agissant de la recherche dans les domaines de cybersécurité et de la sécurité informatique, le ministre a indiqué que quelque 35 doctorants ont été retenus dans les thématiques “Cybersécurité, Cryptologie, Information Quantique, Sécurité informatique, etc.” et 142 autres dans les thématiques “IA et Transition Numérique”. Et de souligner que la plateforme Otrohati de l’IMIST-CNRST recense 324 thèses dans le domaine de la cybersécurité depuis 2016 et 705 autres dans le domaine de la sécurité numérique, faisant état de 1.125 publications dans les domaines de la cybersécurité et de la sécurité informatique entre 2021 et 2023.

De son côté, le chef du Conseil de la cybersécurité des Émirats Arabes Unis, Mohamed Hamad Al Kuwaiti, a souligné l’importance de la coopération pour faire face aux différentes problématiques liées aux cyberattaques, appelant à promouvoir une culture de cybersécurité afin de pouvoir accompagner l’évolution de la transition numérique dans les différents secteurs. Il a également insisté sur la sécurisation de la transition numérique dans des domaines aussi bien stratégiques que vitaux et l’établissement de normes en la matière, faisant observer que les cyberattaques sont en croissance notamment avec la montée en puissance de l’IA et du cloud.

Pour sa part, le Directeur général de SMART AFRICA, Lacina Kone, a indiqué que cet évènement, qui réunit des décideurs publics, dirigeants d’entreprises, responsables et professionnels de la cybersécurité, constitue une opportunité pour souligner les progrès du Maroc dans le domaine de la cybersécurité, tout en jetant la lumière sur les expériences des pays de la région en la matière.

Le renforcement de la cybersécurité en Afrique passe par la conjugaison des efforts des différents pays en vue d’accélérer le développement socio-économique du continent, et accompagner l’Afrique vers l’économie du savoir, a-t-il ajouté, dans une déclaration à la presse. Ce séminaire de deux jours propose un programme riche en conférences et panels animés par d’éminents experts de la cybersécurité à l’échelle nationale et internationale ainsi qu’un « Cyber-drill » regroupant des équipes académiques et professionnelles.

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here