Dans tous les pays, les télécommunications ont joué un rôle-clé avec l’avènement de la crise du Covid-19. Tous les acteurs de ce secteur se sont mobilisés notamment pour bien gérer le trafic des différents usagers. Maintenant plus que jamais, les télécommunications, dont la technologie (Fiber to the Home (FTTH), entendez en français la fibre optique jusqu’à domicile, sont devenues primordiales pour maintenir notamment les secteurs productifs en activité.

Le confinement a créé une hausse significative du trafic et des connexions internet. Selon l’Institut de l’audiovisuel et des télécommunications en Europe (IDATE), en moyenne, le pic de trafic a maintenant atteint une nouvelle normale au moins 20% supérieure au niveau du pic de trafic que l’on avait enregistré avant la Covid-19.

Un peu partout dans le monde et particulièrement au Maroc, le déploiement de la FTTH, à côté des autres réseaux, est désormais indispensable pour réduire la fracture numérique et assurer une égalité d’accès au numérique à l’échelle nationale, à l’intérieur des grandes cités mais aussi entre les agglomérations citadines et le monde rural.

Même si de plus en plus de décideurs sont convaincus de la nécessité de voir la fibre optique massivement implémentée jusqu’à l’abonné, les investissements semblent freiner son déploiement. Les experts s’accordent à dire que la plus grande partie de l’investissement lié à la fibre optique ne serait pas celle liée à la fibre en soi, mais celle liée au génie civil, qui demeure plus importante (60%) que celle des composants optiques.

Huawei a des solutions facilitant  le déploiement de la fibre optique

Pour garantir le déploiement de la FTTH, les collectivités territoriales et les opérateurs devront travailler ensemble, pour réduire cette fracture numérique. Quitte à envisager des entités dédiées aux autorisations concernant le très haut débit par fibre optique dans les grandes collectivités territoriales. Si la fibre permettrait de réduire la nouvelle fracture numérique liée aux différences d’accès à internet, son déploiement ne se fera pas sans le soutien du gouvernement.

Mme Doreen Bogdan-Martin Directrice du Bureau de développement des télécommunications à l’Union Internationale des Télécommunications a récemment déclaré à LTE magazine qu’il est clair que désormais l’infrastructure des télécoms joue un rôle essentiel. Sans réseaux, il ne peut y avoir de services numériques. Dans ce contexte, nous devons trouver de nouveaux modèles de financement innovants, propres à inciter les opérateurs de réseaux à déployer l’infrastructure dans des régions moins rentables.

Actuellement, les réseaux ADSL (Asymmetric Digital Subscriber Line) sont devenus incapables à eux seuls de répondre aux demandes de débits élevés.

Actuellement les réseaux en fibre optique se sont imposés à côté des réseaux 5G en raison de leur capacité à se propager sur de longues distances sans régénération de signal, de leur faible latence et de leur très large bande passante.

Le réseau FTTH est constitué de trois sous réseaux : le réseau de transport, le réseau de distribution et celui de branchement. Récemment l’opérateur Huawei a présenté, lors du forum organisé par Samena à Dubaï le 19 novembre 2020, des solutions hybrides utilisant la radio dans le réseau transport, pour faciliter le déploiement de la FTTH dans certains endroits.  Ces solutions hybrides seront faciles à implémenter dans le cadre d’une neutralité technologique.

Plus de 600 millions d’abonnés dans le monde d’ici  2025

La mise en place d’un bon réseau FTTH concerne différents acteurs, comme les opérateurs de télécommunications, les intégrateurs, les équipementiers des télécoms comme Huawei, en plus des autorités publiques. Au-delà de la crise actuelle du Covid19, la FTTH devient de nos jours une nécessité incontournable pour la valorisation des villes, car elle sera un facteur inéluctable pour améliorer la compétitivité et l’attractivité économiques des cités. Grâce à la fibre optique, les citoyens et les entreprises vont pouvoir bénéficier de nouveaux services dans le cadre de la transformation dite digitale, qu’il était impossible d’atteindre jadis, via les seules technologies basées sur le cuivre.

Aujourd’hui, avec l’avènement de la technologie FTTH, on arrive à mieux démocratiser le très haut débit grâce à la fibre optique et à l’installer un peu partout au Maroc. En effet, cette technologie à base de coupleurs passifs permet d’offrir aux entreprises ou aux particuliers du très haut débit, grâce à la topologie « point à multipoint »ou « point à point »et ce, à des prix de plus en plus attractifs.

Le nombre d’abonnés FTTH dans le monde dépasserait probablement les 600 millions prévu en 2025. Selon l’Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE), ce sont les pays asiatiques qui sont les mieux équipés. En effet, la fibre optique représente dans certains de ces pays autour de 80% des connexions internet fixes haut-débit. Sur le continent européen, la Suède et l’Espagne,font partie des pays où le déploiement de cette technologie est le plus avancé, avec une part dans le total des connexions haut débit qui dépasse les 60 %.

La loi 121-12, encourage justement le partage d’infrastructures

Au Maroc, le déploiement du très haut débit par la fibre optique est assuré par les trois principaux opérateurs via la FTTH, dans le cadre des lignes directrices en la matière, fixées par l’Agence Nationale de Réglementation des Télécoms (ANRT).

Tous les acteurs télécoms au Maroc envisagent de booster le déploiement de cette technologie, d’une part depuis l’adoption de la loi 121-12 en février 2019 et compte tenu de la pandémie du covid19 d’autre part. La loi 24-96 consolidée par la loi 121-12, encourage justement le partage d’infrastructures et intègre le haut débit par FTTH dans les projets pouvant recevoir le soutien du Fonds du Service Universel.

Ce Fonds pourrait être mis à contribution pour assurer le déploiement d’un réseau dorsal en fibre optique et notamment dans les zones relevant du service universel.

Aujourd’hui étant donné qu’internet est devenu un outil utile et indispensable pour toute la collectivité internationale, une nouvelle orientation des mécanismes du service universel a été envisagée un peu partout, afin d’intégrer l’internet haut débit dans le périmètre du service universel.

Les habitants des zones non rentables exigent eux aussi aujourd’hui les mêmes services offerts dans les zones rentables.

“Risque d’une nouvelle fracture numérique”

En effet, d’après l’Union internationale des télécommunications (UIT), la crise liée au Covid19 a mis en exergue les inégalités dans le domaine numérique, bon nombre de familles, de travailleurs, d’entreprises et de populations n’étant pas en mesure d’accéder aux technologies numériques et d’en recueillir les fruits, a indiqué récemment l’UIT, faisant état du “risque d’une nouvelle fracture numérique”.

Les TIC ont pris une nouvelle importance en nous permettant de continuer à travailler, d’accéder aux soins de santé, à l’éducation, au divertissement, aux actualités et aux annonces publiques et de garder le lien avec nos amis et nos proches”, fait observer l’UIT.

Aujourd’hui, tout le monde s’accorde à dire que la fibre optique est la technologie de très haut débit par excellence, qui permettra au Maroc de consolider sa situation en matière de connexion à internet haut débit.

Recommandations :

Au vu des développements qui précèdent, plusieurs recommandations peuvent être formulées pour le Maroc et en premier lieu la nécessité :

– Assouplir les procédures d’octroi des autorisations de la part des collectivités territoriales au profit des opérateurs télécoms pour l’installation de la fibre optique. Toute action ou initiative visant à accorder des autorisations, même de manière dérogatoire, pour entamer les travaux de déploiement, serait recommandée.

– Sensibiliser ces collectivités qui peuvent aussi jouer un rôle central en tant que facilitateurs du déploiement des infrastructures FTTH, notamment par le biais de la sensibilisation et de la formation.

– Encourager le partage d’infrastructure entre les opérateurs télécoms. Economiquement, il ne paraît pas logique que chaque opérateur de boucle locale optique dispose de sa propre infrastructure pour arriver jusqu’aux abonnés. Donc, en plus des autres partages de l’infrastructure qui peuvent être envisagés, la partie terminale des réseaux fibre devrait aussi être mutualisée entre les opérateurs, afin de faciliter la concurrence.

– Envisager une synergie entre les équipementiers et les entreprises marocaines maitrisant la réalité du terrain au Maroc, pour accélérer davantage le déploiement de la FTTH.

– Pousser les établissements publics et les entreprises gérant les réseaux d’eau et d’électricité à faciliter l’accès aux infrastructures passives dont ils disposent.

– Renforcer la formation dans ce domaine dans les divers centres de formation, étant donné la spécificité de l’ingénierie de la fibre optique.

– Prévoir des encouragements sur le plan fiscal, pour booster le très haut débit, à l’instar de ce qui a été fait dans certains pays.

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