Partenaire du Club des femmes administrateurs au Maroc (CFA), la Société financière internationale (IFC) a initié à l’automne 2021, une enquête en vue d’explorer la relation entre la diversité de genre et la perfor­mance des organes de gouvernance des entrepris­es au Maroc.

L’objectif de cette enquête est de collecter des données permettant une première analyse de la situation actuelle en termes de diver­sité et de pratiques des Conseils (d’administration ou de surveillance) au sein des entreprises marocaines.

À cet effet, un questionnaire a été adressé à 305 administrateurs de sociétés anonymes et d’entreprises faisant Appel Public à l’Épargne (APE) au Maroc, par le biais d’une plate-forme digitale. Ce questionnaire a fut élaboré, afin de recueillir les données essentielles à l’analyse pour en tirer les enseignements circonstanciés sur la relation entre la diversité au sein des Conseils et leur performance.

L’approche novatrice adoptée par l’étude sur la relation entre diversité de genre et perfor­mance, ou efficacité, des organes de gouvernance fait ressortir en premier qu’à l’instar des observations dans d’autres pays, les entités de gouvernance des entreprises marocaines souffrent d’un manque de diversité de genre et rares sont celles qui emploient des femmes en vue de présider leurs Conseils d’Administration, d’où plus de 85% des Conseils sont présidés par un homme, et seulement 15% d’entre eux par une femme. Les Conseils présidés par une femme sont principalement ceux des entreprises employant moins de 100 personnes avec un actionnariat familial(56%), ainsi que les Conseils des entreprises publiques, qui sont estimés à 25%.

Parallèlement, l’enquête fait ressortir le faible nombre d’administratrices indépendantes dans les Conseils, la plupart d’entre-elles émanant des organes exécutifs ou de l’actionnariat. Un total de 64% de Conseils compte des administrateurs indépendants, en grande partie dans les entreprises marocaines et les filiales multinationales. Et lorsqu’il s’agit de Conseils ayant des administrateurs indépendants, ils en comptent de « un à trois en majorité ».

Certes, la présence des femmes est remarquée dans une large majorité des Conseils, selon le panel de l’enquête, cependant, il existe un très faible nombre de femmes administratrices indépendantes au sein de ces derniers.

En second lieu, il est relevé une grande disparité de pratiques selon la typologie ou la structure du capital des entreprises, que celles-ci soient filiales de multinationales, familiales ou entreprises à action­nariat publiques, ces deux dernières accusant un faible taux en termes de diversités de pratiques.

Si 75% des Conseils affirment compter des femmes en leur sein, parmi ces entreprises, 56% ont un CA supérieur à 600 MDH et 37% font partie des Banques/Assurances/Finances. En revanche, seuls 15% des répondants des entreprises publiques affirment compter des femmes dans leurs Conseils. Les femmes qui siègent dans ces Conseils sont majoritairement issues du Comité exécutif ou Comité de Direction de l’entreprise, soit 65%. Seules 12% des femmes sont des administratrices indépendantes.

A l’évidence, la marge de progression des Conseils en termes d’administratrices indépendantes reste très importante. Pour l’IFC, il serait opportun d’analyser cet indicateur à l’aune du passage de la loi sur les quotas dans les sociétés anonymes (SA) et entreprises faisant l’APE. Lorsque des femmes siègent dans un Conseil, elles participent principalement aux Comités d’investissement et aux Comités d’audit (respectivement 85% et 62%). La présence des femmes reste très faible dans les Comités aussi névralgiques et indispensables aux entreprises tels que les comités Stratégiques-Risques et surtout les comités Nominations et Rémunérations.

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