Fort de son patrimoine halieutique, le Maroc occupe la 1re place des producteurs de poissons en Afrique. Cela lui vaut la génération de plus de 21 milliards de dirhams (MMDH) de chiffre d’affaires (CA) à l’export, avec à son actif plus de 660 000 emplois pour son secteur halieutique.

 Malgré l’épine du stress hydrique, le Maroc reste un acteur majeur du secteur aquacole en Afrique et dans le monde. Le rang de1er producteur de poissons en Afrique et de 15es à l’échelle mondiale, pour le Royaume est l’aboutissement de l’importance que le pays a accordée au secteur très tôt. En effet, l’aquaculture marocaine a débuté dans les années 50, avec le lancement de la conchyliculture dans la lagune d’Oualidia au Sud d’El jadida. Mais il a fallu attendre 2011 pour que l’État donne un grand coup de boost au secteur. Cela s’est caractérisé par la création de l’Agence Nationale pour le Développement de l’Aquaculture (ANDA). Cette initiative découle du Plan Halieutis qui a été lancé en 2009, ayant pour objectif de stimuler le développement du secteur. Depuis lors, le secteur halieutique a entamé son développement, de l’étape d’approvisionnement jusqu’à la phase de commercialisation en passant par celle de la transformation.

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En termes de chiffres, le secteur c’est plus de 21 milliards de dirhams (MMDH) de chiffre d’affaires (CA) à l’export, plus de 660 000 emplois, 3 500 kilomètres (km) de littoral, avec 85% de ses productions exportées vers plus de 133 pays à travers le monde. Selon la Fédération des industries de transformation et de valorisation des produits de la pêche (FENIP), ce sont au moins 3 millions de personnes qui vivent du secteur.

Au plan institutionnel, les acteurs majeurs qui interviennent dans le secteur sont le ministère de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts, l’ANDA, l’Office National des Pêches (ONP) et l’Institut National de Recherche Halieutique (INRH).

Covid-19 n’a pas eu raison du secteur halieutique

Face à la situation de crise sanitaire, les acteurs du secteur halieutique ont été proactifs à l’instar de la majorité des secteurs professionnels marocains. C’est cette résiliente générale de ses acteurs professionnels et le respect des mesures barrières par sa population qui a valu au Royaume des éloges venus de partout sur sa gestion du Covid-19. Revenons au secteur halieutique. Nonobstant la situation sanitaire, il a atteint un PIB estimé à 17 MMDH à fin 2020, avec une croissance moyenne de 6,8%. Le volume de ses exportations s’est élevé à 841 000 en 2020, avec une croissance moyenne de 5,1% sur 10 ans. Et en termes d’investissements privés, notamment dans le secteur de valorisation des produits marins, le total s’est élevé à 5,4 MMDH. Ainsi, l’investissement annuel moyen est passé de 299 millions de dirhams (MDH) au cours de la période 2000-2009 à490 MDH au cours de la période 2010-2020, soit un taux de croissance de 63%.

Un secteur qui compte dans l’économie nationale

Il faut dire que la production halieutique marocaine est plus orientée vers l’export. En effet, selon le rapport datant de décembre 2020 de la Direction des Etudes et des Prévisions Financières (DEPF) du ministère de l’Économie, des Finances et de la Réforme de l’Administration, malgré la récente tendance à la hausse des importations des produits de la mer, le solde commercial reste largement excédentaire. Aussi les exportations marocaines des produits de la mer, estimées à près de 22 MMDH en 2019, sont d’une grande importance dans l’édulcoration du déficit commercial du Royaume.

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Et si l’on se réfère aux chiffres publiés en 2022, l’économie bleue marocaine tourne bien et par la même occasion contribue à l’économie du pays. À en croire l’Office National des Pêches (ONP), les ports marocains ont montré des signes de reprise, avec la valeur des produits commercialisés issus de la pêche côtière et artisanale atteignant 2,9 MMDH, soit une hausse de 14% au 1er trimestre 2022. De manière générale, les produits commercialisés ont connu une augmentation de 6% à plus de 3,48 MMDH à fin avril de l’année en cours.

À titre de rappel, en 2019 la flotte des ressources halieutiques du Royaume était de 450 navires hauturiers, 2 500 navires côtiers et plus de 17 000 barques artisanales.

La recherche scientifique, levier d’accroissement de la valeur ajoutée du secteur

Conscient qu’il faut accroître la valeur ajoutée du secteur, et pour éviter d’attiser les pressions humaines, l’État opte pour la recherche scientifique. Pour le ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts, Mohamed Sadiki, le rôle de la recherche scientifique et de l’innovation est déterminant dans la gestion durable ainsi que dans le développement du secteur. Il précise que le pays a réalisé d’importants investissements dans la consolidation de la recherche scientifique, à travers l’appui de l’INRH et ses centres de recherche de proximité. Des centres dont l’objectif est d’assurer la surveillance des milieux marins, des ressources halieutiques et de l’aquaculture. Cette orientation a permis à l’Institut de renforcer sa flotte de recherche aquacole, passée de 2 à 6 navires, et un toujours en construction.

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De manière générale, cette initiative devrait permettre aux autorités de mieux gérer les pressions humaines exercées sur le secteur, à savoir la surexploitation, la pollution et la modification de l’habitat. Le ministère a déclaré que les actions contribuant à rendre le secteur plus durable sont en cours d’élaboration. Notons qu’au cours de la dernière décennie, le Royaume a investi 1,5 MMDH dans le développement des réseaux halieutiques.

Au regard des éléments développés, le secteur halieutique marocain peut compter sur l’État et ses acteurs pour se maintenir dans le top 20 mondial. Et parlant de ses acteurs, ceux-ci sont regroupés au sein de la Fédération des industries de transformation et de valorisation des produits de la pêche (FENIP). Créée en 1996, elle regroupe 7 associations professionnelles englobant plus de 300 entreprises de transformation et valorisation des produits de la mer exerçant dans les 6 branches du secteur que sont Conserve de poisson, Semi-conserve de poisson, Congélation des produits de la mer, Farine et Huile de poisson, Aquaculture et Agar-Agar.

M.F

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