Nabil ZIATT. Président Directeur Général de STROC INDUSTRIE:
Il y a pratiquement 26 ans, Nabil Ziatt s’est lancé dans le monde des affaires.
Il a créé Stroc Industrie avec un capital de 20.000 dirhams dans un bureau de 40 m² à Maarif à Casablanca.
Depuis, un pas de géant est fait Son entreprise est actuellement un fleuron de l’industrie locale qui dispose de trois filiales africaines et qui est coté à la Bourse de Casablanca.
Stroc Industrie réalise un chiffre d’affaires de 550 millions de dirhams.
Elle emploie environ 1600 personnes et compte dans son portefeuille de prestigieuses références nationales et internationales.
C’est une success-story nationale.
Derrière cette aventure industrielle, une personne qui s’est taillée une place de choix dans ce club très select des businessmen qui valent de l’or : Nabil Ziatt.
Stroc Industrie l’a fondée 10 ans après avoir obtenu son diplôme d’ingénieur en mécanique de l’Ecole Mohammedia des Ingénieurs.
Nabil Ziatt a démarré sa carrière dans deux filiales du Groupe OCP.
« J’étais ingénieur d’étude et de travaux à la Société Marocaine d’Etudes Spéciales et Industrielles (SMESI), spécialisée dans les études et la réalisation d’unités industrielles liées à l’industrie minière et aux industries chimiques », fait-il savoir.
« Dans la seconde filiale, ajoute-t-il, l’Union Industrielle et de Montage, spécialisée dans le montage et la maintenance d’unités industrielles quelque soit le secteur d’activité industrielle, j’ai assuré la fonction d’ingénieur chargé d’affaire ».
Son dernier poste de salarié, il l’a occupé chez un équipementier automobile de fabrication des radiateurs.
Ces trois expériences, si riches et si complémentaires, n’étaient pas, toutefois, en mesure de satisfaire les besoins du jeune Ziatt.
« J’ai toujours voulu créer ma propre entreprise », explique-t-il.
D’ailleurs, avant même de donner naissance à Stroc Industrie, il avait une première expérience entrepreneuriale en parallèle avec le salariat.
A quoi est-il dû cette soif d’entreprendre et de prendre des risques ? « Je crois que c’est caractériel », répond-il.
Mais apparemment son enfance aurait également influencé son orientation professionnelle.
« Je suis fils d’un entrepreneur Pendant les vacances, mon père m’emmenait pour l’aider et pour assurer certaines tâches », raconte notre industriel.
Et d’ajouter :
« j’ai vu mon père en train de négocier, j’ai découvert à mon jeune âge comment gère-t-il ses ressources humaines… ».
Mais s’il y a une chose qu’il a beaucoup plus apprécié, c’est « cette liberté d’action dont jouit un entrepreneur ».
Et c’est cette recherche de liberté qui a, entre autres, poussé Nabil Ziatt à voler de ses propres ailes à partir de 1989.
Il a créé Stroc Industrie en tant que société de service pour la maintenance sur site d’unités industrielles.
Une mission on ne peut plus claire.
Mais la vision, pour le développement de sa jeune entreprise, était tout autre : « Je voulais faire de Stroc Industrie un opérateur de référence pour la réalisation clé en main de projets d’envergure ».
Où en est-il 25 ans après ?
Du chemin est déjà parcouru : 50% du chiffre d’affaires de la société provient de ce genre de grands projets.
Pour le reste ?
Nabil Ziatt, à l’instar de son équipe, joue la carte de l’agilité : « Nous sommes ouverts.
Si le client veut que nous prenions tout en charge, nous répondons présent. S’il veut que nous nous occupions que de certaines parties, comme les études, la chaudronnerie, la charpente métallique, la tuyauterie industrielle, les travaux de montage mécanique, le génie civil ou la maintenance industrielle, nous l’assurons ».
Mais, « notre ADN, précise-t-il, c’est le “clé en main” ».
Un choix stratégique qui n’est pas du tout à la portée de tout le monde. Il est
résultat de plusieurs années de croissance.
En effet, quatre ans après sa création et exactement en 1993, Stroc Industrie s’est dotée de son propre atelier implanté sur un terrain d’environ 3 hectares à Had Soualem. On y trouve un ensemble de bâtiments à usage de production, d’une superficie de l’ordre d’un hectare.
Pourquoi ce choix ?
« Au départ, nous voulions nous consacrer au management de projets industriels, en sous-traitant le maximum de travaux.
Mais, vu qu’il n’y avait pas un tissu de prestataires qui pouvait nous accompagner, nous avions opté pour ce choix »,indique Nabil Ziatt.
« C’était pratiquement une obligation pour soutenir et accompagner notre développement », ajoute-t-il.
Il s’agit d’un outil industriel conçu pour des fabrications spécialisées d’équipements chaudronnés et doté de moyens de production entièrement informatisés permettant une grande flexibilité.
Nabil Ziatt ne s’est pas arrêté en si bon chemin.
En 1995, son entreprise « a élargi le champ de ses prestations en intégrant d’autres métiers à son activité notamment l’ingénierie d’exécution, les études et le génie civil pouvant ainsi offrir des services clés en main pour les industries de procédé ».
Et ce, avant de se doter, en 2002, d’une unité automatique pour la fabrication de la charpente métallique.
2004 a connu une énième consécration :
« Passer avec succès l’examen de la certification qualité ISO 9001 V.2000 ».
Ce développement tous azimut a fait l’objet d’une réflexion profonde en 2007.
Conséquence, recentrage des activités de Stroc Industrie sur trois grands secteurs :
l’énergie et pétrole, la mine, la chimie et le ciment, et le bâtiment industriel et tertiaire.
Les événements se sont par la suite accélérés avant que la société ne rejoigne la cote de la Bourse de Casablanca en 2011, par augmentation de capital.
C’était l’heure de l’institutionnalisation de cette affaire purement personnelle, avec un flottant en cote de 23%.
C’est clair, Nabil Ziatt était pratiquement le seul pilote à bord, au moins, d’un point de vue stratégique.
Pour réussir cette nouvelle étape, il n’a pas fait dans la demi-mesure.
Il a notamment recruté des administrateurs indépendants formant actuellement la majorité dans le conseil d’administration de Stroc Industrie.