Loin d’être un appel à l’autarcie, la Souveraineté industrielle est une alternative pour s’ouvrir vers la conquête des marchés extérieurs, l’Afrique en particulier. Cela sera possible grâce à la sécurisation des matières premières. Peut-on ainsi résumer les échanges du premier round, ouvrant la phase des réflexions de la 4ème édition des Industry Meeting Days déroulée ce 1er avril à Tanger.
Après le les allocutions et la célébration des Awards de l’Industrie, place au débat. En effet les réflexions de la 4ème édition d’Industry Meeting Days ont démarré. Et le premier panel vient de voir son premier round s’achever. Comme thème, ce panel est libellé, « La Souveraineté Industrielle, alimentaire, sanitaire et énergétique… quels modèles ? ». Le round lui portait comme sous-thème, « la souveraineté industrielle, socle d’une économie de territoire forte et durable ».
Au cours du round, sept acteurs, et non des moindres, du tissu industriel local ont partagé leurs analyses et recommandations.
Une task-force souveraineté mise en place
Ainsi, la première à avoir intervenu est Kenza Alaoui, directrice de l’Industrie au ministère de l’Industrie et du Commerce. Durant son intervention, elle a énuméré l’optimisme affiché par le ministère dans l’atteinte de l’objectif de Souveraineté. Comme le démontre la Task-force Souveraineté mise en place dans ce sens. « Cette task-force est en lien avec tous les partenaires nationaux et internationaux qui réceptionne et étudie les projets soumis », a-t-elle souligné. A date, 906 projets sur 981 soumis ont été validés. Preuve que « Le royaume peut réussir sa souveraineté en étant la base industrielle la plus compétitive de la région. Pour y parvenir elle préconise 4 piliers, l’énergie, le gaz naturel, l’intégration et la valorisation des ressources humaines.
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A sa suite Ismail Akalay, président de l’Association des sidérurgistes au Maroc et directeur général de la SONASID. Comme son prédécesseur, il a reconnu l’importance majeure des énergies, et énuméré ce qu’il considère comme préalables à la souveraineté. Ces préalables sont au nombre de quatre. En premier lieu, les ressources humaines pour lesquelles il demande une meilleure valorisation. Deuxième préoccupation majeure, les ressources en matière première. À cet effet il déplore que seulement 30% des ressources écologiques soient explorées à ce jour. L’éthique et la coopération avec les pays africains constituant les deux derniers piliers.
Pour une (re) définition de la souveraineté industrielle
Karim Cheikh, président du Groupement des Industries Marocaine de l’Aéronautique et du Spatial (GIMAS) faisait aussi partie du round. Pour lui, la Souveraineté dans la dynamique nationale actuelle, devrait être comprise en termes d’intégration. « Nous parlons pour plus d’intégration, comme la mise en place de nouveaux écosystèmes », a-t-il fait savoir. Précisant au passage que ce relèvement du niveau d’intégration ne se fera que par la formation.
Le quatrième acteur de l’Industrie à intervenir n’était autre que Hakim Abdelmoumen, président de l’Association Marocaine des Industries de la Construction Automobile (AMICA). Pour lui, la meilleure chose à faire, est d’accorder un intérêt particulier aux facteurs de compétitivité de l’économie marocaine. « Cela passera par continuer à aller en profondeur dans le taux d’intégration qui est passé, dans notre secteur, de 30 à 65% grâce, entre 2014 et 2020, grâce au Plan d’Accélération Industrielle ». En outre il a insisté sur l’urgence d’aller vers les matières premières et le besoin de l’ensemble du tissu industriel marocain de former un écosystème transverse.
Souveraineté égale indépendance
Autre personnalité de taille, Zakya Sekkat, présidente directrice générale de Poudrox. Cette championne de l’industrie marocaine n’y est pas allée de lettre morte. à son sens, « La souveraineté dans le sens actuel veut dire indépendance ». Aussi, conçoit-elle qu’en l’état, « il s’agit d’avoir une souveraineté maximale, c’est-à-dire une indépendance dans beaucoup de secteurs ». Par ailleurs Zakya Sekkat a pointé du doigt des mesures gouvernementales prises au détriment de l’industrie. Invitant ainsi les pouvoirs publics à privilégier la voie paritaire dans les décisions concernant le secteur. Pour clore, la PDG de Poudrox a alerté la communauté industrielle, sur la cherté des matières premières. Comme solution, elle préconise que l’Etat reconsidère la fiscalité sur ce registre des importations de matières premières.
Des propos soutenus « à 1000% » par Abdessalam Halouani. En effet, pour le vice-président de la Fédération des Industries Métallurgiques Mécaniques et Électromécaniques (FIMME) a déploré « la surenchère » sur les matières premières. Il a indiqué que, « Près de la moitié de nos revenus sont dépensés en matières premières. En aout 2021, l’acier a augmenté à 184% ». Et de renchérir « le problème n’est pas seulement la cherté, mais pire, la rareté ». Comme recommandation donc, il suggère de travailler sur toute la chaine de valeur pour garantir sa disponibilité.
L’Afrique, une chance !
Et enfin Chaibia Balbzioui Alaoui, vice-présidente générale CGEM Tanger-Tétouan-Al Hociema, assurant également la présidente AFEM Tanger Tétouan Al Hociema et PDG de BCSS INDUSTRIE. Elle s’est pour sa part démontré l’opportunité que représente le Continent et la ZLECAF. À l’en croire, la CGEM soutient vivement les échanges avec le Continent, et exhorte toute initiative dans ce sens.
C’est avec une attention soutenue que l’assistance a suivi ces premiers échanges qui ont permis d’amorcer le traitement de la thématique : « La souveraineté industrielle, alimentaire, sanitaire et énergétique au service du développement des territoires, de l’investissement et de l’emploi. Il faut aussi noter que ce premier round a été modéré par Mehdi EL BOUKHARI.