« … je tiens à exprimer toute mon admiration aux grandes réalisations effectuées par notre Souverain, que Dieu l’Assiste, pour le développement de tous les secteurs d’activité au Maroc.  Aujourd’hui, le Maroc est un pays prometteur en termes d’investissement dans les filières vertes » Abdeslam El Eulj, PDG de FAMACOLOR S.A.

Comment est intervenu le lancement de votre unité industrielle FAMACOLOR-CASA FIBRE ?

Le lancement de notre unité industrielle, située à Berrechid, est intervenu en 2017, suite à l’appel de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Dieu le Glorifie, pour le développement durable avec des projets industriels contribuant à la protection de l’environnement. Pour nous et après plus de cinq années de lancement d’activité soutenue, FAMACOLOR est un vrai projet de société, contribuant à l’émergence d’un nouveau modèle de développement dans le Royaume. Cette unité industrielle participe activement au développement durable de notre pays avec une capacité de recyclage et de valorisation de pas moins de 20 000 Tonnes de déchets de bouteilles PET/An, ainsi qu’à la réduction de l’empreinte carbone à raison de moins de 200 000 kg de CO2/Jour. Sur le plan socio-économique, elle génère plus de 160 emplois directs et plus de 12 000 emplois indirects (chiffonniers). Comme elle participe à répondre au besoin du marché local via sa capacité de production de plus de 15 000 Tonnes de fibre de polyester discontinue.

-Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées depuis le lancement de votre unité industrielle ?

Nous avons rencontré, en effet, plusieurs difficultés, notamment le manque de matière première dû au manque de centres de tri et de décharges suffisant pour la bonne marche de notre activité ainsi que pour répondre à la demande du marché local, les droits de douanes très faibles pour protéger efficacement les opérateurs locaux, ainsi que le manque de soutien nécessaire pour remédier à al question tarifaire de la part des autorités compétentes comme les ministères de tutelle (ministère du Commerce et de l’industrie, ministère des Finances, ministère de la Transition énergétique et du développement durable …).

À mentionner que certains pays africains exportent vers notre pays la fibre de polyester discontinue à des prix bas avec un taux de droits douanes de 2,5% et qui bénéficient de plusieurs avantages douaniers et de production de la part de leur gouvernement (taux de change faibles, couts d’électricité bas, couts d’énergie/kwh bas, couts de fret, etc). Chose qui entraine des avantages concurrentiels à l’encontre des opérateurs nationaux qui sont pénalisés par des couts de production élevés. Par exemple, en termes de comparatif des coûts de facteurs de production dans certains pays par rapport au Maroc, on trouve ainsi que le taux de change du Nigéria est plus bas que celui du Maroc à raison de 4483% et de 12995% en Corée du Sud. Que le cout de l’électricité est de 252% mois cher qu’au Maroc. Que le cout du gaz/kwh en Inde, Algérie, Nigéria, Egypte, Chine et Corée du Sud sont moins chères qu’au Maroc à raison de, respectivement, 859%, 2250%, 683%, 395%, 309%, et 119%. Quant au SMIC en Inde et en Egypte, il est inférieur à celui du Maroc de l’ordre respectif de 721%, et 150%.

Justement, quelles actions avez-vous entrepris pour surmonter ces difficultés ?

La Fédération Marocaine de Plasturgie (FMP) a appuyé la demande de la réduction ou l’exonération de la TVA en faveur des déchets plastiques locaux, ainsi qu’en faveur de la Fibre de Polyester issue des déchets locaux produite localement à inclure dans le PLF 2023. Cette demande s’appuie sur l’engagement de l’Etat de promouvoir l’économie circulaire, dans le cadre de la mesure 20.4 relative à l’objectif « Renforcer la fiscalité en faveur des filières vertes de la stratégie nationale de développement durable 2030 », prévue dans la stratégie nationale de Développement durable, adopté lors du conseil des ministres du 25/06/2017, présidé par Sa Majesté Mohammed VI. Aussi, cette mesure reflète l’esprit des articles 4 et 7 de la loi 69-19 portant réformes fiscales qui stipulent l’encouragement de la protection de l’environnement comme objectif des incitations fiscales.

-Demande d’assurer l’approvisionnement en matière première, car la capacité de production peut aller jusqu’à 60 000 Tonnes/An au lieu des 30 000 Tonnes/An actuelles, et ce, notamment à travers la mise en place des centres de tri modernes dans toutes les villes du Royaume, en accélérant l’installation des 15 centres de tri programmés en plus des 14 déjà existant.

-Demande d’application Obligatoire de la Norme de la Fibre de Polyester (NM 05.02.040) et de lancer le chantier de révision de ladite norme à travers l’IMANOR à l’instar des normes internationales, ayant à l’esprit les critères déterminés par le règlement REACH de l’Union Européenne (E.U).

-Demande d’interdiction de l’exportation du Flakes (CODE 39 07) quelque soit le degré d’impureté , ainsi que l’adoption d’une Norme du Flakes avec une application obligatoire avec l’amendement de l’arrêté ministériel 98.16 figurant dans le Bulletin Officiel (B.O) N° 6434 en date du 08/01/2016 pour inclure la nomenclature 39.07.

-Demande de révision des droits d’Importation de la fibre de polyester discontinue, car les 2,5% actuelles ne sont pas du tout raisonnables et pénalisent fortement les opérateurs locaux, et ce en les augmentant de 30% au moins.

Récemment, nous avons participé à deux Salons internationaux dédiés au recyclage des déchets (Salon RWM –Tanger), et à l’industrie du plastique (Forum international de la plasturgie – Casablanca) durant lequel nous avons pu approcher le ministre du Commerce et de l’industrie, Monsieur Ryad Mezzour, qui a été convaincu par notre demande, et dont nous restons optimistes pour réaliser et concrétiser notre demande.

-Quel message voulez-vous adresser, aujourd’hui, en faveur du secteur du recyclage et de la valorisation des déchets au Maroc ?

-En premier lieu, je tiens à exprimer toute mon admiration aux grandes réalisations effectuées par notre Souverain, que Dieu l’Assiste, pour le développement de tous les secteurs d’activité au Maroc. Durant mes quarante années dans le secteur industriel, je peux dire que le Maroc a enregistré grâce au leadership de Sa Majesté Mohammed VI un progrès considérable dans tous les secteurs de l’économie marocaine.

Comme je tiens à exprimer toute ma gratitude au soutien ainsi qu’à la contribution du Maroc PME qui nous a accompagné pour réaliser nos divers projets de recyclage et de valorisation des déchets. Mon message a pour objet de faire en sorte de promouvoir le produit national « Made in Morocco » qui représente un pilier du nouveau modèle de développement, et ce, de manière à le protéger de la concurrence internationale qui peut être déloyale.

Nous voulons que les autorités puissent soutenir suffisamment toutes les sociétés de recyclage et de valorisation afin de concrétiser l’économie circulaire dans notre cher pays et répondre à la demande du marché local de manière permanente. Notre vœu le plus cher est de participer activement au développement de notre économie nationale de manière à créer plus d’emploi, de former plus de compétences, ainsi que de réduire le déficit commercial de notre pays.

Aujourd’hui, le Maroc est un pays prometteur en termes d’investissement dans les filières vertes. Comme nos ancêtres nous ont légué un environnement propre et naturel, nous avons la responsabilité historique par rapport aux générations futures de préserver cet environnement afin qu’il leur soit profitable et dont ils pourront bénéficier à leur tour.

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