Après l’annonce de l’implantation de la nouvelle usine PSA Peugeot Citroën, l’industrie de la sous-traitance automobile au Maroc s’apprête à prendre un nouveau virage. Ce site stimulera un nouveau développement de l’ensemble de la filière : Grandes entreprises, PME, TPE et autoentrepreneurs. D’où la création préalable d’écosystèmes.

Qu’ils soient européens, asiatiques ou américains, les constructeurs automobiles n’ont plus le choix. ils se retrouvent aujourd’hui face à l’obstacle d’investissement obligés de redéfinir leur cœur de métier. s’ils ont appris depuis longtemps à sceller des alliances et des partenariats, à développer des plates-formes modulaires pour amortir les coûts, ils doivent désormais se résigner à sous-traiter des pans entiers de savoir-faire. Le maroc l’a compris il y a quelques années et a ainsi misé sur les métiers de la filière automobile. D’où d’ailleurs l’implantation à tanger des deux usines renault-nissan de carrosserie et montage. L’industrie automobile marocaine a d’ailleurs enregistré une croissance remarquable au cours des dix dernières années. Une progression fulgurante qui n’est pas près de s’arrêter. Ainsi, le maroc est devenu le deuxième producteur de véhicules en afrique après l’afrique du sud, avec une part de marché de 35% en 2014 contre 5% en 2003. Sa performance est particulièrement remarquable à l’export et en termes de création d’emplois, indicateurs à l’égard desquels le secteur dégage une croissance annuelle à deux chiffres. Près de 36.500 emplois ont été créés dans le secteur entre 2009 et 2014, soit un accroissement annuel moyen de 12,4%. Et avec 39,8 milliards de dirhams (+/- 3,7 milliards d’euros) de chiffre d’affaires à l’export réalisés en 2014, contre 31 milliards de dirhams (+/- 2,9 milliards d’euros) en 2013, l’automobile se positionne au 1er rang des secteurs exportateurs. Premier constructeur automobile d’afrique du nord et deuxième du continent, le maroc s’impose désormais comme plateforme industrielle de pro- duction et d’export dans le secteur. Et avec l’annonce de l’arrivée de Psa Peugeot citroën, l’industrie de la sous-traitance automobile qui connait une dynamique remarquable et un saut qualitatif, s’apprête à prendre un nouveau virage. Car, comme l’a souligné le ministre de l’industrie, du commerce, de l’investissement et de l’économie numérique, moulay Hafid elalamy, la nouvelle usine du groupe français permettra, à terme au taux d’intégration du secteur auto- mobile de passer de 40 à 80 % avec la création de 4.500 emplois directs et 20.000 emplois indirects et la production de 200.000 véhicules et 200.000 moteurs par an. L’implantation de Peugeot citroën, après celle de renault, stimulera ainsi un nouveau développement de l’ensemble de la filière : grandes entreprises, Pme, tPe et autoentrepreneurs. cette nouvelle structure, dont le démarrage est prévue en 2019 pour atteindre la vitesse de croisière en 2023, s’implante à la lisière de la plateforme industrielle intégrée atlantic Free Zone. Il s’agit d’un environnement qui propose aux investis- seurs une offre de services complète et dispose de deux atouts fondamentaux, à savoir son accessibilité logistique qui facilite l’approvisionnement et l’exportation, et un bassin d’emplois de qualité. Afin de préparer le terrain au démarrage effectif de l’usine Psa, le secteur de la sous-traitance s’est doté, dans le cadre du plan d’accélération industrielle, de cinq écosystèmes. Les premiers contrats de performance ont été signés avec les professionnels du secteur auto- mobile pour la mise en place d’écosystèmes spécialisés dans le câblage, l’intérieur véhicule/ sièges, les batteries et le métal-emboutissage. la mise en œuvre de ces structures générera, à l’horizon 2020, plus de 56.500 emplois, soit 63% des 90.000 emplois prévus par le secteur automobile et un chiffre d’affaires à l’export ad- ditionnel de plus de 24 milliards de DH (€ 2,25 milliards). Dans les détails, l’écosystème du câ- blage sera en mesure de créer 30 000 emplois. ceux dédiés à «l’intérieur véhicule et siège», «métal/emboutissage» et «Batterie» créeront respectivement 20.000, 5.000 et 1.500 emplois. Puis, il y a eu cette année, le lancement du 5e écosystème et non des moindres puisqu’il s’agit de celui du «moteurs et transmission» (Powertrain). cet écosystème concerne les métiers de la fonderie fonte, la fonderie aluminium, l’injection d’aluminium sous pression, l’affinage de l’aluminium et l’usinage moteur. son déploiement favorisera un développement plus accéléré de la filière à travers l’émergence de métiers pionniers, l’intégration de la filière et l’attraction de nouveaux investissements. en vertu de ces contrats, l’amica s’est engagé sur la période 2014-2020 à réaliser les objectifs tra- cés en matière de création d’emplois, d’exports et de valeur ajoutée. elle s’est engagée aussi à impliquer fortement les industriels en matière, entre autres, de formation, de parrainage des tPe et de parrainage du laboratoire consacré au secteur. De son côté, le ministère de l’indus- trie s’est engagé à mettre à la disposition des industriels l’assiette foncière nécessaire, à les accompagner pour la formation et appuyer leurs investissements, tout en mettant en place des mesures d’intégration locale et d’autres relatives à l’amélioration de compétitivité. En gros, le lancement du Plan d’accélération industrielle 2014-2020 (Pai), en avril 2014, renforce les acquis d’un secteur dynamique et performant et initie la phase de développement des éco- systèmes automo- biles dont le lance- ment en octobre 2014, confère davantage de vigueur au secteur et favorise une intégration plus forte et une meilleure coordination de ses secteurs. Ainsi, le secteur de l’industrie automobile semble avoir pris les chemins de la croissance.

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