À l’occasion de la Journée internationale de l’éducation célébrée ce vendredi, l’UNESCO a exhorté les États membres à investir dans la formation des enseignants et des élèves afin de garantir une utilisation réfléchie et éthique de l’intelligence artificielle (IA) dans le secteur éducatif.
Selon la directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay, l’IA offre des opportunités considérables pour l’éducation, à condition que son intégration dans les écoles soit guidée par des principes éthiques clairs. Elle a souligné que pour libérer tout le potentiel de cette technologie, elle doit compléter les aspects humains et sociaux de l’apprentissage, et non les remplacer. « L’IA doit être un outil au service des enseignants et des élèves, visant à favoriser leur autonomie et leur bien-être », a-t-elle précisé.
L’UNESCO a également annoncé que la Journée internationale de l’éducation 2025 sera dédiée aux enjeux de l’intelligence artificielle dans l’éducation, dans le but d’initier une réflexion mondiale sur la place de cette technologie dans les systèmes éducatifs.
L’organisation a rappelé qu’au sein des pays à revenu élevé, plus de deux tiers des élèves du secondaire utilisent déjà des outils d’IA générative pour réaliser des travaux scolaires. Les enseignants recourent également de plus en plus à l’IA pour préparer leurs cours et évaluer les travaux des étudiants. L’orientation scolaire et les processus d’admission, traditionnellement gérés par les enseignants et les experts, sont eux aussi de plus en plus influencés par l’IA.
Lire aussi|Rapport d’Oxfam : L’aggravation des inégalités mondiales en 2023
Cependant, l’UNESCO a constaté que de nombreux acteurs de l’éducation manquent encore d’orientations claires concernant ces nouvelles pratiques. À titre d’exemple, seules 10 % des écoles et des universités régulent officiellement l’usage de l’IA.
Dans ce contexte, l’UNESCO, qui a adopté en novembre 2021 un premier cadre normatif mondial sur l’éthique de l’IA, recommande de fixer une limite d’âge de 13 ans pour l’utilisation de l’IA en classe. Ce cadre vise à promouvoir une utilisation de l’IA qui soit à la fois sûre, éthique, inclusive et responsable.
L’organisation insiste également sur le fait que les investissements dans l’IA ne doivent pas se faire au détriment des ressources déjà allouées à l’éducation. Elle rappelle que de nombreuses écoles primaires, notamment dans les pays en développement, sont encore confrontées à des défis de base tels que l’accès à l’électricité et à Internet. Selon l’UNESCO, 25 % des écoles primaires ne sont toujours pas électrifiées, et 60 % d’entre elles ne sont pas connectées à Internet.
Enfin, l’UNESCO réaffirme que les priorités doivent rester les besoins fondamentaux de l’éducation : des écoles bien gérées, bien équipées, avec des enseignants correctement formés, bien rémunérés et motivés par leur mission.