Nabila IBADA a l’industrie textile dans le sang. Elle a fait ses premiers pas dans l’activité de la confection dès son 17ème anniversaire. Depuis, elle n’a cessé de développer son entreprise. Elle a su surmonter les difficultés et les crises avec sa force de caractère et sa persévérance. Portrait d’une femme industrielle qui tire son épingle d’un jeu résolument masculin.
Avec toutes ses subtilités, l’industrie textile, Nabila Ibada l’a dans le sang. Cette femme d’affaires autodidacte a mis la main dans la confection dès son dix-septième anniversaire. Elle compte aujourd’hui derrière elle près de vingt ans d’expérience. A la tête de la moyenne-entreprise qui porte son nom, cette femme de caractère a dû batailler dur pour faire éclore et développer «Nabila Confection», sa société qui a vu le jour en 1987 et dont Nabila a reprit les rennes en 1998, après avoir auparavant maitrisé le moindre détail de ses rouages. «Le milieu de l’industrie de manière générale, et celui du textile en particulier est dominé par les hommes, dont certains ont du mal à accepter de traiter avec une patronne industrielle. J’ai du me battre pour m’imposer dans le secteur, et faire en sorte d’être jugée sur mes compétences et la qualité de mes produits», nous relate Nabila, non sans une certaine amertume. Aujourd’hui, elle a pu se faire un nom auprès de ses confrères, ses clients et ses partenaires, sans pour autant que la facilité ne s’installe dans son quotidien. En effet, aussi bien pour les hommes que pour les femmes, faire tourner une industrie est une bataille quotidienne. Une bataille encore plus ardue dans le secteur textile, où le nombre de concurrents potentiels est important.
La persévérance paie
Au fil des années, «Nabila Confection» s’est spécialisée dans la confection d’uniformes. Elle compte ainsi parmi ses clients les différents corps de la défense nationale, allant de l’armée de terre à la marine, en passant par la gendarmerie. Ses deux enfants et sa vie de famille ne l’empêchent pas de s’impliquer à 100% dans son affaire. Nabila déborde d’énergie et de dynamisme, et surtout, n’a pas peur de faire face aux obstacles et de les surmonter. «Notre activité est grandement liée à la conjoncture économique. Des périodes de prospérité et des phases creuses se sont succédées, mais nous avons toujours réussi garder la tête hors de l’eau et maintenir sur la durée les emplois que la société génère», explique Nabila. Aux pics d’activités, l’effectif de sa PME peut dépasser les 150 ouvriers alors que dans les phases creuses, le nombre de salariés peut tomber à 80 personnes. Cette flexibilité relative est d’ailleurs l’un des facteurs clé de survie et de succès de son business. Les choses ne sont pas faciles tous les jours, et Nabila reconnait que sur le long terme, l’idéal serait de se diversifier pour sécuriser son entreprise et ses revenus. «Dans le meilleurs des mondes, il faudrait avoir une deuxième activité, notamment industrielle, qui pourrait être complémentaire à la confection tout en permettant de diversifier les débouchés de la société. Je mène cette réflexion que j’espère faire aboutir dans les années à venir», estime notre industrielle. En tout cas, de la volonté, de l’énergie et de la hargne, Nabila en déborde, et lui permettent, lorsqu’elle se fixe un objectif, de l’atteindre par sa persévérance.
