Le 1er Panel axé sur « L’Économie de l’eau vers une économie circulaire », de la 5ème Édition des Matinées de l’Industrie ayant pour thème « L’Industrie de l’eau : Défis urgents et futurs », a été l’occasion pour les intervenants institutionnels et non institutionnels de donner un aperçu du secteur. La rencontre a eu lieu ce 24 janvier 2022 à Casablanca.

Après une période d’absence due à la crise sanitaire, qui a chamboulé le calendrier d’exécution des Matinées de l’Industrie à l’instar de tous les événements, celles-ci font leur retour ce 24 janvier 2023 à Casablanca. Portant sur « L’Industrie de l’eau : Défis urgents et futurs », le 1er panel de l’événement a été dédié à l’économie de l’eau et l’économie circulaire. Intervenants à tour de rôle, les panélistes ont dressé un état des lieux tenant compte des notions de la thématique de leur panel.

Rabia Janati Idrissi, Cheffe de Division du Développement durable de la direction générale de l’Industrie au niveau du ministère a mis en exergue les efforts réalisés par le ministère de l’Industrie et du Commerce. « Quand on parle d’économie de l’eau pour le secteur de l’industrie, c’est la rationalisation de l’utilisation de l’eau et la réduction des énergies. » a-t-elle déclaré à l’entame de ses propos.

Sur ces 2 volets, elle explique que le ministère a déjà commencé à travailler, en parfaite collaboration avec le secteur industriel depuis l’engagement du Maroc au sommet de Rio à concilier entre le développement économique, social et la préservation des ressources naturelles, dans les années 90. Aussi, en 96 déjà le ministère a engagé des séminaires au profil de l’entreprise industrielle à réaliser des projets et programmes visant à informer d’abord, puis sensibiliser le secteur sur le concept de développement durable. Le développement durable, c’est la rationalisation des ressources, dont les ressources hydriques. Des projets de démonstration au profil d’entreprises industrielles ont été réalisés aussi, notamment dans le cadre de la coopération avec l’ONUDI, la coopération française et d’autres. Objectif, montrer sur le terrain le bénéfice d’une utilisation plus efficace de l’eau.

Zineb Failali, Cheffe de la Division Planification de l’Eau de la direction générale de l’Eau au niveau du ministère de l’Equipement et de l’Eau

Les ressources en eau au Maroc sont vraiment limitées. Et les pouvoirs publics ont fait beaucoup d’efforts pour que le citoyen marocain continue d’avoir de l’eau sans difficultés. En termes d’efforts il s’agit notamment d’investissements très importants et de programmes. Concernant les investissements actuels et sur les 5 prochaines années, le ministère de l’Eau et de l’Equipement avec l’ensemble de ses partenaires, sur instruction royale, a établi le Programme national pour l’approvisionnement en eau potable et l’irrigation 2020 – 2027. Il vient d’être ajusté pour intégrer davantage le dessalement d’eau qui devient la solution d’adaptation aux changements climatiques pour le Maroc. Ce Programme intègre également des actions économiques. En matière d’amélioration des rendements de l’eau potable au niveau des grands pôles, centres et villes, on envisage un rendement de 78% en 2027, actuellement nous sommes aux alentours de 66,8%. S’agissant de la réutilisation des eaux usées, il s’agit d’un chantier très intéressant pour les industriels. La promotion de la réutilisation des eaux usées dans le secteur industriel doit être encouragée de plus en plus, quelle que soit la situation hydrique.

La vision du ministère de l’Eau est axée autour de 3 grands axes relatifs à la cohérence entre l’eau et l’industrie. Le 1er axe l’économie et une meilleure valorisation de l’eau, le 2ème concerne le développement d’un tissu industriel pour accompagner la politique de l’eau : dessalement de l’eau de REUE… Quant au 3ème axe il s’agit de la lutte contre la pollution industrielle. Dans ce sens des plans d’actions ont été élaborés pour les industries existantes. Aussi il a été mis en place des actions préventives et de réduction de la pollution à la source pour les industries futures.

Amine Zarouk, Co-founder & partner ARWA Solutions Smart Irrigation

Quand on parle de l’industrie de l’eau, cela prend en compte toutes les parties prenantes de l’écosystème. Quelques études disent que 85% de l’eau sont consommés par l’irrigation. Il y a un peu de vrai dans ces propos, mais comme le disait le ministre de l’Industrie et du Commerce, tout ce qui est divers s’enveloppe dans la partie Agriculture. Et pourquoi ? Parce que sur toute la consommation de l’énergie et de l’industrie, on sait à peu près mesurer et compter les m3 consommés. En revanche, dans l’agriculture nous n’avons pas de mécanismes nécessaires pour pouvoir mesurer l’eau consommée. Face à cela, la technologie et le digital peuvent à apporter une réelle réponse. C’est dans ce cadre que ARWA Solutions, startup Smart Irrigation, intervient pour permettre le monitoring de la gestion de l’eau.

Il faut préciser que l’irrigation n’est pas que l’agriculture, il y a aussi l’irrigation des espaces verts, qui est extrêmement importante. Alors la problématique de l’irrigation part au-delà de l’agriculture. De notre côté, ARWA Solutions propose des solutions simples et accessibles qui permettent de connaître la quantité d’eau nécessaire pour l’irrigation d’une surface agricole. Ce sont des solutions IoT basées sur l’intelligence artificielle qui captent des données météorologiques et les combinent avec des capteurs d’humilité du sol. Avec cette technique, nous arriverons à déterminer avec précision la quantité d’eau nécessaire à donner la plante. Il y a aussi un volet, à savoir le système de monitoring qui permet de calculer avec précision la consommation d’eau. Il permet également d’envoyer des alertes en cas de fuite.

Fouzia Taoumi, Directrice Générale de Schiele Maroc

C’est l’occasion de présenter Schiele Maroc, une entreprise 100% marocaine composée de ressources 100% marocaines, avec plus de 50 d’ingénieurs. Quand on parle d’économie de l’eau et de l’économie circulaire, c’est repenser notre mode de production et de consommation. Schiele Maroc a toujours accompagné les stratégies nationales à travers l’électrification rurale. Il y a eu le Plan d’électrification rurale et aujourd’hui le Maroc est pratiquement à 100% électrifié. Cette vision nationale a permis de créer une industrie derrière. Cette industrie aujourd’hui non seulement au Maroc mais s’exporte partout ailleurs, précisément en Afrique. Nous avons également accompagné la stratégie nationale de la généralisation du réseau des télécommunications à travers le Maroc via le projet Pacte.

Concernant l’industrie de l’eau, nous a avons l’honneur d’accompagner le développement de l’activité des stations de dessalement. Dans notre déploiement sur le terrain, nous avons commencé par la réhabilitation de la plus grande station en 2018. C’était une station en inactivité située à proximité d’Agadir et de la station de Laâyoune. Cela a été un exercice assez délicat mais très enrichissant. Après nous avons sillonné les régions Sud du Maroc, où il y avait des stations de dessalement dans les villages pêcheurs, mais on construisait en dur. Ainsi pour des projets qui pouvaient être réalisés très rapidement, on le réalisait en 2 ou 3 ans. Et c’est là que nous un peu avons pris notre bâton de pèlerin pour interpeller les autorités, afin de pouvoir réfléchir en décentraliser et proposer des solutions « plug and play ». Nous travaillons sur un projet d’environ une vingtaine de stations de dessalement à travers le Maroc, pour alimenter les régions rurales. Nous sommes également en train de construire une usine à Agadir pour réalisation de ces stations en local.

Dans ce même panel, les volets recyclage et R&D ont été également abordés. Touria Sbiri, Présidente de la Fédération du Recyclage et de la gestion des déchets, et Directrice Générale de SERP Recyclage, a axé son intervention sur l’économie de l’eau ainsi que la protection de l’environnement. Laila Barfoud, Senior Manager R&D en charge du programme Eau et Environnement à Reminex, et Mohamed Zahouily, Directeur du Centre de Valorisation des Ressources Naturelles « VARENA » – Fondation MAScIR, ont intervenu sur l’aspect R&D. Plus de détails seront donnés sur leur intervention dans le Magazine qui sera consacré à l’événement.

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here