À quelques jours de la 8e Semaine mondiale des Nations Unies pour la sécurité routière, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a présenté une nouvelle boîte à outils destinée à aider les gouvernements à promouvoir la mobilité active, notamment la marche et le vélo, en améliorant leur sécurité.
Le lancement de cet outil intervient alors que près de 1,2 million de personnes perdent la vie chaque année dans des accidents de la route, dont plus d’un quart sont des piétons ou des cyclistes. Pourtant, souligne l’OMS, moins de 0,2 % des routes à travers le monde disposent de pistes cyclables, et de nombreuses villes ne sont toujours pas dotées d’infrastructures de base telles que trottoirs ou passages piétons sécurisés.
“La marche et le vélo améliorent la santé et rendent les villes plus durables. Chaque pas et chaque trajet contribuent à réduire les embouteillages, la pollution atmosphérique et les maladies”, a déclaré le Directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus. “Mais nous devons rendre la marche et le vélo plus sûrs, afin que davantage de personnes choisissent ces options plus saines et plus écologiques”, a-t-il ajouté.
Des recommandations concrètes pour les décideurs
L’OMS alerte sur l’absence de politiques publiques ambitieuses. seuls un tiers des pays disposent aujourd’hui de cadres nationaux visant à favoriser la mobilité active. La boîte à outils présentée s’adresse notamment aux responsables politiques, urbanistes, défenseurs de la santé et membres de la société civile. Elle contient des mesures pratiques et fondées sur des données probantes.
Parmi les recommandations figurent l’intégration de la marche et du vélo dans les politiques de transport, de santé, d’environnement et d’éducation, la création d’infrastructures sécurisées (trottoirs, pistes cyclables protégées), l’adoption de limites de vitesse conformes aux standards internationaux, et la promotion de comportements responsables à travers des campagnes de sensibilisation.
Un enjeu de santé publique et d’équité
Bien que les décès de piétons aient légèrement baissé et ceux des cyclistes stagné entre 2011 et 2021 à l’échelle mondiale, l’OMS souligne des disparités régionales préoccupantes. Dans la région Asie du Sud-Est, les décès de piétons ont augmenté de 42 %, tandis que ceux de cyclistes ont bondi de 88 % dans la région Pacifique occidental et de 50 % en Europe.
“Il est urgent de rendre plus sûr ce qui devrait être notre moyen de transport le plus naturel. C’est primordial pour la sécurité routière, mais aussi pour la santé, l’équité et le climat”, a souligné Étienne Krug, directeur du Département des déterminants sociaux de la santé de l’OMS.
“Nous appelons tous les secteurs – transports, santé, éducation et au-delà – à rendre la marche et le vélo sûrs et accessibles à tous”, a-t-il ajouté.
La 8e Semaine mondiale des Nations Unies pour la sécurité routière se tiendra du 12 au 18 mai. Des centaines d’organisations et gouvernements y prendront part, mobilisés sous le mot d’ordre : rendre la mobilité active plus sûre pour tous.