La valorisation de l’eau constitue un indicateur primordial à suivre, par produit et par territoire, et ce en vue d’accompagner le renforcement de la souveraineté alimentaire, a affirmé, mardi à Rabat, le ministre de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts, Mohamed Sadiki.

S’exprimant lors de la quatrième conférence ministérielle, organisée par l’École Nationale Supérieure de l’Administration (ENSA) sous le thème « Agriculture et eau : durabilité de la souveraineté alimentaire », M. Sadiki a souligné que la maîtrise de l’eau est appelée plus que jamais à jouer un rôle déterminant pour le renforcement de la souveraineté alimentaire nationale, à travers le développement de l’offre et l’amélioration de l’efficacité hydrique.

Il s’agit de l’accélération de la mise en place du Programme National pour l’Approvisionnement en Eau Potable et l’Irrigation (PNAEPI) (2020-2027) et de la stratégie Génération Green (2020-2030), qui visent notamment à accélérer les investissements publics structurants pour le développement de l’offre et la gestion de la demande en eau, ainsi que l’adoption de l’approche Nexus Eau-Énergie-Souveraineté alimentaire pour sécuriser le potentiel hydrique du pays.

Évoquant le développement de l’offre hydrique, le ministre a fait savoir qu’il passe particulièrement par la construction de nouveaux barrages et l’exploitation du potentiel hydrique des bassins Loukkos, Sebou et Bouregreg, non encore valorisé, outre l’interconnexion des bassins et le développement du dessalement.

Quant à l’amélioration de l’efficacité hydrique, elle repose sur la modernisation des systèmes d’irrigation, la valorisation des ressources en eau mobilisées par les barrages et le développement de l’irrigation par les eaux non conventionnelles, pour un effort d’investissement de 50 milliards de dirhams dans le cadre de la stratégie Génération Green, a-t-il poursuivi.

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Il a, dans ce sens, rappelé qu’une superficie de 824.000 hectares se trouvait déjà sous irrigation localisée à fin 2023 (50% de la superficie irriguée), l’objectif étant d’atteindre un million d’hectares en irrigation localisée à l’horizon 2030.

Par ailleurs, M. Sadiki a mis en exergue la pertinence de placer la durabilité du secteur parmi les priorités, tout en adoptant des programmes d’adaptation aux changements climatiques, à l’instar du programme de reconversion des cultures céréalières sensibles à la variabilité climatique par celles résilientes et plus valorisantes de la terre, ainsi que des programmes spécifiques aux zones fragiles. Et d’ajouter que la souveraineté alimentaire repose aussi sur la souveraineté en semences et plants, la souveraineté des autres intrants, l’investissement dans la formation, la recherche et l’innovation, ainsi que la mise en place d’un stock stratégique alimentaire.

Pour sa part, la directrice générale de l’ENSA, Nada Biaz, a souligné l’importance de cette conférence qui se veut une plateforme de réflexion et d’échange de perspectives pour renforcer la coopération entre les différents acteurs impliqués dans la gestion de l’eau et de l’agriculture, en l’occurrence le Gouvernement, le Parlement, les agriculteurs, les organisations internationales et la société civile.

« Cette thématique vient à point nommé en harmonie avec le contexte de notre célébration qui est sous le thème général de l’Eau », a-t-elle dit. Cette conférence s’inscrit dans le cadre du Cycle de conférences ministérielles qui se poursuit à l’ENSA dans le cadre de la célébration de ses 75 ans.

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