Selon Dr. MARFAK Taib, DRH et responsable de la communication, le Centre d’Etudes nucléaires de la Mâamora a été mis en service depuis janvier 2003.
Les études ont commencé en 1995 et la construction du Centre a pris 36 mois à partir de 1999.
Le Centre s’étale sur 25 hectares avec une superficie construite de 22 000 m².
Sur le plan ressources humaines, l’effectif du CNESTEN s’élève à 260 personnes dont plus du tiers sont des chercheurs, des docteurs, des ingénieurs, des techniciens qui sont formés sur place sur l’une des applications des techniques nucléaires.
L’objectif futur du Centre est d’émerger au niveau national et international en tant que centre d’expertise, de formation et de recherche dans le domaine des technologies nucléaires.
Dans le domaine industriel, le CNESTEN travaille avec la Confédération marocaine des essais non destructifs (COMEND), organisme qui reconnait le CNESTEN en tant que centre certificateur.
Le centre a développé, également, des moyens de mesure et d’instrumentation nucléaires qui utilisent la radioactivité comme outil de contrôle qualité et des process industriels.
Le CNESTEN dispose, aussi, d’une quinzaine de conventions avec les universités, les centres de recherche ainsi que les entreprises publiques et privées.
Ces conventions portent sur la recherche, le co-encadrement, les services utilisant l’outil nucléaire et la formation professionnelle dans les domaines de la sécurité, la radioprotection et les contrôles non destructifs.
En relation avec les universités, le CNESTEN est impliqué dans des masters et a mis en place des unités mixtes de recherche sur plusieurs thématiques tel que la nutrition, la gestion des déchets radioactifs, la biologie moléculaires et autres.
Comme le Maroc est engagé dans plusieurs accords, conventions et traités nucléaires, le CNESTEN le représente, dans des instances internationales, tel que l’initiative globale de lutte contre le terrorisme nucléaire, le sommet mondial de la sécurité et également au niveau de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique.
Début de la visite, le CENM est constitué de plusieurs bâtiments:
1- Bâtiment Réacteur
Le réacteur de recherche est doté d’une puissance de deux mégas watt, dont les principales fonctions sont :
La production des radios isotopes utilisés dans la médecine nucléaire, l’Iode 131 notamment;
L’utilisation des flux de neutron pour des analyses d’échantillons d’origine géologique, biologique, minière ou autres, qui se base sur l’analyse par activation neutronique.
En mettant des échantillons sous l’effet des radiations neutroniques, les atomes de l’échantillon absorbent les neutrons et commencent à émettre des radiations, et en mesurant ces radiations on peut remonter aux constituants de base de l’échantillon.
Cela donne des précisions très importantes surtout pour la cartographie géologique ou minière, il peut être utilisé dans l’industrie de l’agroalimentaire, pharmaceutique et dans la criminologie pour les éléments en trace.
La formation dans le domaine de la technologie des réacteurs c’est à dire les phénomènes physiques de base qui se passent à l’intérieur d’un réacteur, que cela soit un réacteur de recherche ou pour la production de l’électricité.
2- Bâtiment dédié aux applications des techniques nucléaires dans le domaine de l’industrie
Ce bâtiment est dédié aux applications des techniques nucléaires dans le domaine de l’industrie qui dispose des outils de diagnostic et de contrôle des matières premières dans les installations industrielles et qui permet d’optimiser les processus industriels d’une manière générale.
Le bâtiment et en même temps un centre de formation et de certification en contrôle non destructif (CND).
Dans ce bâtiment, sont formés et certifiés les opérateurs qui travaillent avec cette technique souvent utilisée et reconnue notamment dans la radiographie industrielle, le contrôle par rayon X, le contrôle par ressuage, magnétoscopie et autres.
Ces formations sont d’une durée de deux jours à une semaine et concernent annuellement entre soixante à quatre-vingts opérateurs.
3. Bâtiment Applications aux Sciences de la Terre et l’Environnement
Dans ce bâtiment, le Centre a mis en place des outils qui permettent de mesurer la radioactivité naturelle et de l’utiliser dans l’étude de certains phénomènes naturels. Par exemple, l’évaluation des nappes phréatiques et leur rechargement, le bilan le cycle de l’eau à travers l’évaporation, la tombée de pluie et de neige puis après l’infiltration dans les sols et ensuite le rechargement des nappes phréatiques.
Le Centre a noué des partenariats à long terme avec les agences de bassins hydrauliques et la direction générale de l’hydraulique qui dépend du département de secrétariat d’État chargé de l’eau.
Le centre travaille, aussi, sur la mesure de la radioactivité pour des fins d’études de l’érosion des sols, la désertification et la lutte contre l’envasement des barrages.
Une autre unité travaille sur la pollution.
Le CNESTEN a mis en place des moyens pour évaluer la pollution par les métaux lourds dans tous les compartiments de l’environnement notamment dans l’air, l’eau, les sols et autres.
4. Bâtiment des techniques nucléaires dans le secteur de la santé
Dans le bâtiment qui est dédié aux applications des techniques nucléaires dans le secteur de la santé, le CNESTEN a mis en place les moyens pour la production des radios pharmaceutiques utilisés principalement l’iode 131 (radio élément utilisé dans la médecine nucléaires pour le diagnostic du cancer et son traitement) et le technétium 99m.
5. Bâtiment dédié à la gestion des déchets radioactifs
Deux bâtiments dédiés à la gestion des déchets radioactifs qui figure parmi les missions confiées par les pouvoirs publics au CNESTEN.
Le Centre assure la collecte et le traitement et l’entreposage de ces déchets, cela permet aussi la sécurisation des sources radioactives usées et qui étaient auparavant utilisées au milieu industriel tel que le cobalt 60, utilisé pour mesurer la densité dans l’industrie du ciment, raffinerie, papier, bâtiment et autre.
D’autres sources radioactives sont concernées comme l’iridium 192 ou le Césium 137 qu’on peut trouver par exemple dans le contrôle des fissures et des ouvrages hydrauliques et pour le contrôle au niveau des bâtiments et au niveau des transports ferroviaires et autre.