PATRONAT – C’est par un courrier électronique, que Salaheddine Mezouar s’est adressé aux membres de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), dimanche 13 octobre 2019, pour annoncer sa démission de son mandat de président du patronat.
La démission du patron des patrons est intervenue quelques heures après un communiqué cinglant du ministère des Affaires étrangères, suite aux propos qu’il a tenus, la veille, lors de la World Policy Conference, sur la situation actuelle en Algérie.
Le ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, a en effet diffusé un communiqué rendu public le 13 octobre où il annonçait que « Le gouvernement de Sa Majesté le Roi dénoncela démarche irresponsable, maladroite et irréfléchie de M. Salaheddine Mezouar, président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), qui a cru devoir commenter la situation interne en Algérie lors d’une conférence internationale tenue à Marrakech”.
“Cette déclaration a soulevé des questionnements au niveau de la classe politique et de l’opinion publique quant à son timing et ses véritables motivations”, a précisé le ministère.
La CGEM, selon la même source, “ne peut se substituer au gouvernement de Sa Majesté le Roi dans la prise de position sur les questions internationales et notamment le développement dans ce pays voisin”, ajoutant que la position du Royaume du Maroc à ce sujet est “claire et constante”.
“Le Royaume du Maroc a, en effet, décidé de s’en tenir à une attitude de non-ingérence par rapport aux développements en Algérie. Le Maroc s’abstient de tout commentaire à ce sujet. Il n’a ni à se mêler des développements internes que connaît ce pays voisin ni à les commenter de quelque manière que ce soit”, concluait le communiqué.
Quelques heures plus tard, le président de la CGEM a envoyé un mail aux membres de la CGEM dans lequel il indiquait avoir “pris la décision, pour des raisons de contraintes personnelles majeures, de démissionner de la présidence de la CGEM à compter de ce jour”.