Un port de pêche et un autre de plaisance voient le jour. S.M le Roi Mohammed VI les a inaugurés, jeudi 7 juin 2018 à Tanger. Ces deux projets s’inscrivent « dans le cadre du programme intégré de reconversion de la zone portuaire de Tanger-ville », à hauteur d’une enveloppe budgétaire de 6,2 milliards de DH. Un important budget pour faire de cette région un point touristique et commercial incontournable.

La reconversion de la zone portuaire de Tanger que le Souverain a initié en 2010 est un chantier porteur. Il vise essentiellement à doter la région, notamment la Capital du nord du royaume, d’un outil supplémentaire pour « se positionner en tant que destination phare du tourisme de croisière et de plaisance à l’échelle internationale », réitèrent les professionnels à l’unanimité. Pour mieux faire, la réalisation de ce nouveau fleuron du détroit a été confiée à la nouvelle Société de Gestion du Port de Tanger Ville (SGPTV) créée en 2012 par la Société d’Aménagement pour la Reconversion de la Zone Portuaire de Tanger (SAPT) et l’Agence Nationale des Ports (ANP). Cette filiale commune des deux entités a pour mission de développer les activités portuaires, à savoir la plaisance, le ferry et la croisière.
Selon la même source, ledit projet qui s’étend sur une superficie de 160 ha dont 76 ha de bassin et 84 ha de terre-pleins, s’articule autour de deux axes majeurs : d’une part sur sa « dimension portuaire axée sur la croisière, la plaisance, le fast-ferry et la pêche » et d’autre part sur son autre « dimension urbaine avec un port qui s’ouvre complétement sur la ville ».
Autrement dit : relooker cette partie du détroit en fusionnant la médina et la ville en créant une zone de contact longue de plus de deux milles mètres depuis le pied de la Kasbah jusqu’à la fin de la plage.
Conscients de l’importance de l’aspect architectural de cette partie historique de la ville, les concepteurs y ont respecté le paysage urbain existant. Ainsi, « la hauteur des nouvelles constructions est identique à celle des constructions existantes, exception faite de quelques émergences », poursuit la MAP.
Pour une enveloppe budgétaire de 1.189 millions de dirhams, la réalisation du nouveau port de pêche de Tanger fait le bonheur de tous. Les professionnels et les habitants applaudissent cette initiative après plusieurs années de souffrance de la mauvaise qualité des services et des espaces publiques de l’ancien port. « Le nouveau port offrira un cadre idéal de travail pour les professionnels de la pêche, permettra un meilleur développement de la filière pêche dans la région, et participera à relancer les investissements et à créer davantage de postes d’emploi dans le secteur », argumentent les responsables à la presse locale.
Et d’ajouter : « Ce nouveau port de pêche comprend 1.167 mètres linéaires d’ouvrages de protection, 2.537 mètres linéaires de quais d’accostage et d’appontement, 11 ha de bassin et 12 ha de terre-pleins ». Une meilleure plateforme pour abriter tous les équipements du port, notamment des fabriques de glace, des entrepôts frigorifiques, une unité de gestion des contenants normalisés et les magasins pour les armateurs et mareyeurs. S’y ajoutent bien évidemment des locaux pour les professionnels de la pêche artisanale, de la pêche côtière et de la pêche hauturière, une halle pour les produits de la pêche artisanale, un chantier naval, des ateliers de réparation navale et des bâtiments administratifs.

Halle aux poissons, cette pièce maitresse.
A chaque chantier sa pièce maîtresse. Celle du nouveau port reste sa halle aux poissons de la pêche côtière et hauturière. Celle-ci est située au cœur du port. Construite sur un terrain de près de 5.000 m², elle compte « un espace d’exposition et de vente réfrigéré, un sas de réception pour l’identification et le pesage des produits, un SAS d’allotissement et d’expédition, des chambres froides, un comptoir d’agréage du poisson, et un bureau vétérinaire », énumère la MAP.
Avec une conception basée sur trois principes fondamentaux visant la préservation de la qualité, à savoir la séparation du circuit humain et du cheminement des poissons, l’adoption du principe du circuit obligatoire et à sens unique, ainsi que le contrôle de la température dans les espaces de vente équipés en moyens de réfrigération, cette infrastructure digne des port internationaux « s’assigne pour objectifs l’amélioration de la qualité, la valorisation du produit, la fluidité et la transparence des transactions commerciales, ainsi que le développement des activités liées à la pêche dans la région », poursuit le communiqué.
L’innovation dans ce vaste chantier figure dans la qualité des technologies utilisées selon les normes internationales les plus exigeantes. Entre autres, la halle est dotée de systèmes développés d’informatisation du processus de vente dans son ensemble. « Une informatisation qui permet notamment de maximiser la célérité et la transparence des transactions et qui assure un suivi rigoureux de la traçabilité des produits », vulgarise un spécialiste par la même occasion.

L’impact socio-économique.
Une infrastructure moderne, des quais dédiés à la pêche hauturière, une zone de réparation navale et j’en passe. Tous des ingrédients pour faire de ce port un espace socio-économique et professionnel capable de participer au développement du détroit.
Cette infrastructure moderne permet aux professionnels d’améliorer leurs conditions de travail et de valoriser leurs produits.
Quant aux quais, ils favorisent le débarquement des captures et le stationnement durant les périodes de repos biologique.
La zone de réparation navale pour les unités de pêche artisanale et côtière, pour sa part, ne manque pas d’importance en matière d’équipement et d’infrastructure. Elle est dotée « d’équipements pour la mise à sec et la mise à flot ainsi que d’ateliers spécialisés dans le carénage et les travaux de chaudronnerie, d’électromécanique et d’électronique », démontre le dossier du projet.

Le port de plaisance « Tanja Marina Bay »
Pour un investissement de quelques 365 millions de dirhams, un autre projet structurant voit le jour. Il s’agit du port de plaisance « Tanja Marina Bay ». Ce nouveau bijou qui s’ajoute à d’autres dans la région de Tanger-Tétouan offre d’importantes infrastructures, toutes « dédiées à l’accueil des plaisanciers désireux de découvrir le charme de la capitale du Détroit », explique la MAP.
Il est doté de « 800 anneaux pour bateaux d’une longueur allant de 7 à 90 m, et les 600 anneaux pour bateaux de 7 à 30 m prévus au titre de la deuxième tranche », précise la même source avant d’ajouter que « ce port de plaisance, situé au cœur de la baie, propose ainsi le plus grand nombre d’anneaux au Royaume et une multitude de services aux standards internationaux ».
Un réel espace de loisirs et de détente. La nouvelle marina s’est dotée de somptueux espaces de loisirs, restauration et d’animation. Un parking couvert d’une capacité de 435 places fera le bonheur des clients du club nautique, de la station de carburant, des commerces et des autres équipements et services dédiés aux plaisanciers.
Notons par la même occasion que ces deux chantiers, à l’instar des autres projets structurants installés dans la région et partout au Maroc, viennent assurer une certaine reconversion optimale de la zone portuaire de Tanger-ville. Et ce, comme l’ont attesté les responsables desdits projets, « à travers la création d’un lieu de vie dans le respect de la riche histoire de Tanger, l’intégration du port dans la Cité et la promotion d’un développement respectueux de l’environnement ».

Avec MAP

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