deLa Fédération des Industries Métallurgiques Mécaniques et Electromécaniques lance aujourd’hui Maroc Construction Acier, une nouvelle association dédiée à la promotion de l’acier. Présentation de cette nouvelle institution par Ramon Fernandez, 2ème Vice-Président de la FIMME.

IDM : D’où est née l’initiative de créer une association dédiée à la promotion de l’acier ?

RF : L’idée de créer un organisme pour la gestion de l’acier a germé en 2005. Au début, le projet ne suscitait pas un grand intérêt et nécessitait en outre beaucoup de moyens que les entreprises devaient apporter. Depuis, l’administration marocaine a montré son intérêt pour ce secteur qui présente de nos jours d’énormes avantages pour le pays, notamment dans la construction. A l’image de ce qui existe ailleurs, en Europe par exemple, les entreprises du secteur de la métallurgie sont regroupées en associations professionnelles qui font la promotion de l’acier. En France, l’organisme ConstruirAcier, qui fait la promotion de l’acier depuis plus de 50 ans, est chargé de mettre en place la normalisation et la réglementation en matière d’utilisation de l’acier. D’autre part, il est chargé de mener toutes les actions de marketing et de promotion de consommation de l’acier auprès des architectes, des écoles d’ingénieurs, des bureaux d’études, des donneurs d’ordre, etc., dans le domaine de la construction, car de nombreux ouvrages conçus en béton peuvent être désormais réalisés en acier. C’est dans ce cadre-là que nous avons créé Maroc Construction Acier et mené des actions en collaboration avec le Ministère de l’Equipement. Aujourd’hui, l’affaire est lancée, et Maroc Construction Acier est le « frère jumeau » du français ConstruirAcier. Pour cela, outre les professionnels marocains, nous avons également fait appel à des experts français pour nous apporter conseil et expertise.

IDM : Quelles sont les actions qui seront menées par la FIMME dans ce cadre ?

RF : La FIMME se veut être la locomotive du projet de la promotion de l’acier, au côté des pouvoirs publics, des professionnels, etc. Tout d’abord, nous allons convoquer l’assemblée générale constitutive pour la création officielle, en octobre 2015, de cette association qui fera partie de la FIMME et qui réunira les entreprises qui opèrent dans le secteur de l’acier. La première action de promotion sera menée en collaboration avec le Ministère de l’Equipement et du Transport et consistera en l’organisation d’une journée technique qui réunira tous les techniciens, les ingénieurs, etc. sur des thématiques bien précises. Il existe aujourd’hui une certaine carence en formation dans les métiers de l’acier, ce qui nous poussera à mener des actions de sensibilisation et de formation. Notre ambition est donc de promouvoir tout ce qui aura des retombées sur l’industrie locale de l’acier, ce qui permettra d’assurer son avenir, voire même de se développer.

IDM : Quelles sont par ailleurs les difficultés qui entravent la bonne marche du secteur de l’acier ?

RF : La crise de 2008 a créé de gros problèmes entraînant notamment une surcapacité de production de l’acier, d’où une forte concurrence dans le monde. Il est donc très difficile d’être compétitif sur le plan international. Les cours internationaux sont bas, ce qui pousse le fournisseur local à demander une protection face aux difficultés qu’il rencontre. Aujourd’hui, la taxe peut varier entre 10% et 21%, voire jusqu’à 25% pour certains produits. Or cette solution de protection ne peut être que temporaire car le Maroc a signé l’accord d’association avec l’Union Européenne.  C’est ainsi qu’il a fait valoir des règles d’anti-dumping et de sauvegarde d’ores et déjà mises en place. La seule manière de rendre le secteur rentable, c’est donc d’augmenter  la consommation de ses produits, d’où le rôle de Maroc Construction Acier.

IDM : En quoi consistent les efforts de la FIMME pour le secteur ?

RF : Nous travaillons beaucoup sur le cadre juridique et la défense de la part locale des grands projets et du taux d’intégration des entreprises marocaines. Aujourd’hui, nous collaborons avec le ministère de tutelle sur la défense des intérêts, de façon à ce que toute disposition juridique ou légale ne porte pas de préjudice au secteur. Or, la seule façon de défendre ses intérêts consiste à les inclure dans le cadre d’associations, de fédérations, alors qu’il fut un temps où les discussions étaient menées directement entre les entreprises et l’administration. En tant qu’interface entre les professionnels du secteur et les pouvoirs publics, nous nous battons de façon à ce que les décisions prises en matière de protection et de normalisation respectent les intérêts du secteur. Il est impératif qu’un partenariat public-privé soit mis en place pour assurer l’avenir du secteur.

IDM : Qu’en est-il pour les écosystèmes mis en place aujourd’hui dans votre secteur ?

RF : Aujourd’hui, la stratégie industrielle pour les prochaines années est conçue sur un modèle basé sur le fonctionnement par écosystèmes, ce qui existe aujourd’hui de manière généralisée en Europe. Dans le secteur de la métallurgie, un écosystème « transverse » ainsi que 4 écosystèmes « métier » liés à la valorisation des métaux, à la métallurgie, au matériel de transport et aux équipements et machines sont en train de se mettre en place. Ceci ne peut avoir que des retombées positives sur le secteur.

   

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