Trônant depuis des lustres sur les hydrocarbures, les pays du golfe jettent à présent leur dévolu sur l’hydrogène vert. Entre projets et stratégies, leurs ambitions sont claires : prendre la tête du marché mondial de ce “carburant du futur“.

Selon l’étude “L’hydrogène vert : un accélérateur de transition vers la neutralité carbone“ menée récemment par le cabinet Deloitte, l’Afrique du nord et l’Australie recèlent incontestablement le plus gros potentiel en hydrogène vert. Toutefois, précise l’auditeur, ce sont les pays du Golfe qui devraient dominer l’exportation. En tête de cette (ré)orientation, l’Arabie Saoudite, les Emirates Arabes Unis, et leur petit voisin l’Oman.

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En effet, confortant l’étude de Deloitte, Karim Elgendy, chercheur au centre de réflexion britannique Chatham House, cité par l’AFP affirme qu’il n’y a aucun doute que « les Etats du Golfe veulent prendre la tête du marché mondial de l’hydrogène ». Si comme on peut se l’imaginer, cette tendance fait suite aux baisses de plus en plus fréquentes des recettes pétrolières, l’expert y voit une autre raison. « Ils considèrent l’hydrogène vert comme essentiel pour se maintenir comme des puissances majeures de l’énergie et pour garder leur influence alors que la demande en combustibles fossiles diminue », fait-il observer.

Les rois du pétrole en selle pour l’hydrogène vert

En ce qui concerne les actions déployées en faveur de cette dynamique, un article de l’AFP a révélé d’importants investissements menés par les trois pays sus cités pour être en pole position sur l’hydrogène vert. C’est ainsi que l’Arabie Saoudite n’a pas hésité à délier les cordons de sa bourse pour se doter de la plus grande usine d’hydrogène vert au monde. D’une valeur de 8,4 MM€, l’ouvrage situé à Néom, au large de la Mer Rouge devrait produire à terme 600 T d’hydrogène vert par jour d’ici fin 2026. Certes énorme, cette quantité est largement en déça du million de tonne d’hydrogène vert par an visé par le sultanat d’Oman d’ici 2030. Aux Emirates, les autorités viennent de valider, le mois passé, une stratégie type pour faire du pays l’un des dix premiers producteurs d’hydrogène vert d’ici à 2031.

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S’il est clair que ce choix fait par ces géants de énergies grises est tout à fait salutaire dans la lutte contre le réchauffement climatique, il ne s’avère pas moins stratégique. S’il représente à peine 1% de la production mondiale d’hydrogène, l’hydrogène vert pourrait très rapidement s’imposer comme l’alternative tant attendue. Ce qui le rendra à la fois lucratif et respectueux de la planète. D’où les investissements faramineux consentis par ces économies du Golfe, préparant ainsi une diversification de leur économie.

Pour rappel, l’hydrogène vert est produit à partir de l’eau, en utilisant des énergies de source renouvelable, à savoir l’éolien, le solaire et l’hydro-électricité.

Gethème Yao

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