Les nouvelles frontières de l’économie marocaine
Lorsque sa Majesté le Roi Mohammed VI effectue une tournée en Afrique, c’est l’économie marocaine qui prend des muscles.
Mais entre les entreprises qui profitent de l’élan royal et celle qui, en solitaire, tissent leur toile sans tambour ni trompette, l’économie africaine se peint progressivement en rouge et vert.
De l’informel au formel, les Marocains sont partout, se déployant stratégiquement avec une générosité économique qui, par moment même, frise l’inquiétude.
L’émergence annoncée du Maroc et les preuves de progrès avancées, que ce soit infrastructurelles, structurelles, technologiques et institutionnelles, font du Royaume un séduisant hub régional.
Au travers des investisseurs étrangers qui s’y déploient convaincus que le Royaume est la porte de l’Afrique, aux groupes nationaux en maturité, le marché marocain connait un essor qui lui impose une extension naturelle vers le sud.
Pour une exploitation meilleure et pérenne de la manne d’expertises et de capitaux reçue, le Maroc a su comprendre prématurément son besoin de débouchés nouveaux.
Avec une démarche visionnaire impulsée et soutenue par le Roi Mohammed VI, le Maroc jouit aujourd’hui doublement d’une position géopolitique et géoéconomique incontournable qui fait de lui un hub régional exceptionnel.
Les échanges commerciaux entre le Maroc et l’Afrique Subsaharienne ont connu une évolution exponentielle ces 12 dernières années, passant de 3,6 milliards de dirhams seulement en 2000 à 16,4 milliards de dirhams en 2012, soit 4,5 fois.
Les exportations marocaines vers Les pays de l’Afrique subsaharienne ont totalisé 12,8 milliards de dirhams en 2012, soit 7% du total des exportations marocaines.
La part du Maroc sur le marché sub-saharien, qui est passé de 0,1% à 0,6% entre 2000 et 2013.
Ce qui représenterait environ 52% des investissements marocains directs à l’étranger. Ces investissements couvrent aujourd’hui une quinzaine de pays en Afrique de l’Ouest et Centrale parmi lesquels on peut citer le Gabon, le Sénégal, la Cote d’Ivoire, le Burkina Faso, le Congo, la République de Guinée encore la Guinée Equatoriale.

Ces investissements portent sur un ensemble diversifié de secteurs :

télécommunications, banques, immobilier, mines, industrie, assurances.
Les principaux investisseurs sont Maroc Télécom, Attijariwafa Bank, BMCE Bank, la BCP, Managem, la RAM, Ynna Holding, Douha et Saham, mais aussi GFI Maroc, Gemadec, Sothema.

Pourquoi tant d’engouement ?

L’Afrique connaît des taux de croissance que l’Europe lui envie :

5,1% en moyenne depuis dix ans.
L’Afrique sub-saharienne a affiché une croissance de 4,8% en 2011 et un tiers des pays de cette région a enregistré des taux de croissance d’au moins 6%.
L’Afrique subsaharienne (pour ne pas dire tout court l’Afrique) attire pour cela mais aussi parce qu’elle est en train de se stabiliser et se prendre en main et de voir émerger une nouvelle classe de consommateurs.
Elle attire les investisseurs pour ses richesses minières et pétrolières, et pour son potentiel de consommation.
L’émergence d’une classe jouissant d’une « petite prospérité » matérielle est en train de transformer le continent noir en l’un des marchés les plus prometteurs de la planète. Une situation de fait qui ravive la concurrence des banques qui cherchent à capter les classes moyennes émergentes.
Le réveil de certains pays « subsahariens » ouvre des perspectives dans plusieurs domaines d’activités économiques.
La réduction de la fracture numérique fait d’Internet, le nouveau paradigme des télécoms en Afrique.
Le Maroc, quant à lui, a compris depuis longtemps que l’Afrique sub-saharienne constitue le « continent de demain » et son aire d’expansion naturelle, compte tenu de la crise qui sévit en Europe, d’une part, et de la stagnation de l’intégration régionale au niveau de l’Union du Maghreb Arabe, d’autre part.
Depuis son accession au trône, le Roi Mohammed VI a effectué de nombreux voyages en Afrique sub-saharienne : une visite au Burkina Faso, au Cameroun, en RD Congo, au Congo, en Guinée Equatoriale, au Bénin et en Gambie, deux visites au Niger et quatre visites au Gabon et au Sénégal.
En Mars 2013 et mars 2014, le Roi du Maroc a effectué deux tournées officielles respectivement au Sénégal, en Côte d’Ivoire et au Gabon, puis en république de Guinée, en Côte d’Ivoire et au Gabon, accompagné à chaque fois d’une importante délégation d’hommes d’affaires.
Au cours de l’ensemble de ces visites, près de 360 accords ont été signés, notamment sur le commerce, la protection des investissements, la non-double imposition et les transferts de dividendes.
Avec cette vision éclairée, le Maroc nourrit à grands coups ses liens historiques pluriséculaires avec le reste du continent, le cultivant aisément sur les plans économiques et financiers.
Grâce à cette sa nouvelle stratégie géopolitique de coopération Sud-Sud, doublée d’une diplomatie économique active, le Royaume s’offre délicatement un relais de croissance et de nouvelles sources de revenus.
Ainsi tisse sa toile en Afrique subsaharienne, le Maroc.
(A suivre)

Cheikh Mbacké SENE

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