Les tendances,innovation des salons français
Jean Luc MARGOT–DUCLOT, Senior Excecutive Vice Président de l’ARD Paris Ile-de-France, et Corinne MOREAU, directrice générale de Promosalons Paris, étaient accompagnés par une délégation de salons français leaders et couvrant l’ensemble de la filière agroalimentaire, pour rencontrer la presse et les professionnels marocains, afin de présenter les tendances et innovations pouvant permettre d’accélérer le développement de la filière agroalimentaire marocaine :

  • Valérie LOBRY – directrice générale de la division agriculture-alimentation à Comexposium
    Salon International de l’Agriculture, 21 février-1er mars 2015, Salon International de l’Agroalimentaire, 19-23 Octobre 2014 Martine DEGREMONT – directrice du SIMA
  • SIMA, Salon Mondial de l’Agriculture et de l’Elevage, 22-26 février 2015
  • Christophe DELAHAYE – chef de marché grands comptes au SEM
  • Salon Emballage Manutention, 17-20 novembre 2014
  • Adil KARIM – Directeur Filiale Reed Exhibitions Morocco

Salon EQUIP’HOTEL PARIS, 16-20 novembre 2014

Philippe BAUDRY, chef de la mission économique de l’Ambassade de France à Rabat, a ouvert la conférence en présence d’une nombreuse assistance en rappellant l’importance des échanges commerciaux entre la France et le Maroc, soulignant la vocation agricole de l’Hexagone, première puissance agricole d’Europe, qui jouit de facto d’une expertise et d’un savoir-faire précieux.
Il est donc logique que la France, et tout particulièrement l’Ile de France, accueille les plus grands événements mondiaux du secteur.
A sa suite, Jean Luc MARGOT–DUCLOT a présenté les caractèristiques économiques de la région parisienne, en insistant sur la position de l’Ile de France, qui avec un PIB de 612 Milliard d’euros, équivalent à celui de la Hollande, est la région leader en Europe en terme économique.
Au cœur d’un marché de 500 millions de consommateurs accesibles en moins de 3 heures de TGV ou d’avion, l’Ile de France est aussi le premier bassin scientifique et technologique d’Europe.
La Région de Paris-Ile de France, du fait de ces caractèristiques, mais aussi en tant que siège de salons leaders mondiaux, en particulier dans les IAA, représente donc une plate forme d’affaires unique pour les exportateurs marocains désireux de s’établir en France et en Europe.
En conclusion JL MARGOT-DUCLOT a décrit les services que pouvait apporter l’ARD IDF aux entreprises marocaines désireuses de s’y intaller et développer leurs affaires à destination des marchés français et européen : assistance dans la recherche de locaux, assistance juridique et fiscale, analyse de marché, etc.
Corinne MOREAU a quant à elle présenté le réseau français Promosalons et sa dimension internationale unique avec plus de 56 bureaux de promotion à travers le Monde.
Elle a notamment souligné l’importance de l’activité salons en France avec plus de 400 salons professionnels organisés, dont 100 salons à vocation internationale et 13 se tenant à Paris et dédiés à la filière agroalimentaire .
Dans ce cadre, elle a souligné la place de leader du Maroc, qui est le premier pays du continent africain à se rendre en France sur les salons BtoB.
En 2012, 7 841 visiteurs et 370 exposants ont ainsi fait le déplacement dont 2 750 visiteurs uniquement sur les salons de l’agroalimentaire, ce qui représente 35 % des visiteurs marocains sur les salons français .
Les salons les plus fréquentés sont le SIAL (500 visiteurs), Equip’Hotel (400 visiteurs), Emballage et SIMA (300 visiteurs).
Au total, un exposant marocain sur trois est en lien avec la filière agroalimentaire.
En introduction du panel dédié à la filière agricole, Mariam EL BADRAOUI, directrice de la Confédération marocaine de l’agriculture et du développement durable (COMADER), a rappelé les principaux enjeux et objectifs du Plan Maroc Vert ainsi que les difficultés que rencontre le secteur : coût du foncier, difficultés de financement, morcellisation des parcelles, stress hydrique, pollution ou encore problématique de la composante humaine avec un vieillissement de la population agricole et avec près de 80% des agriculteurs qui sont encore analphabètes.
Martine DEGREMONT a de son côté souligné l’importance de l’innovation dans le domaine du machinisme agricole, thème phare du prochain SIMA 2015.

Elle a notamment mis l’accent sur les grandes évolutions du secteur dont l’objectif est de permettre aux agriculteurs de produire plus et mieux :

le recours à l’agriculture de précision, l’utilisation des énergies renouvelables (tracteurs électriques, méthanisation…) et amélioration de l’organisation du travail.

Selon elle, l’amélioration de la VA des produits marocains exportés doit passer par 3 prérequis :

la régularité de la qualité, la traçabilité et la conformité aux normes européennes.
Sur le thème spécifique de la maitrise de l’eau, préoccupation majeure des agriculteurs marocains, elle a notamment remarqué un retour à l’agronomie, à savoir le retour à certains pratiques de « bon sens » (rotation des cultures…) qui, associées à l’innovation, donnent d’excellents résultats.
Valérie LOBRY a pour sa part mis en avant la pluralité des publics présents au SIA, qui rassemble tous les acteurs du monde agricole.
Elle a également rappelé combien le Maroc est un exposant fidèle du salon, pour lequel il a présenté l’an passé un très beau pavillon.
Le SIA offre aux exposants marocains l’occasion unique de tester leurs produits auprès d’un panel de consommateurs potentiels de plus de 700 000 visiteurs, soit 1 % de la population française.
C’est ensuite Nathalie BARBE, directrice de la Fédération nationale de l’agroalimentaire (FENAGRI), qui a ouvert les débats du panel sur l’agroalimentaire. Elle est revenue sur les principales caractéristiques du marché marocain qui, bien qu’en pleine croissance, se caractérise encore par la faible valeur ajoutée des produits exportés, et un niveau d’innovation peu élevé.
Elle a également souligné le pouvoir d’achat limité des ménages ainsi que leur faible taux d’équipement, qui freine la commercialisation de produits plus élaborés, comme par exemple les surgelés.
Elle a conclut son intervention en précisant les enjeux à relever, tels que l’accélération de la mise à niveau, le développement de l’export vers l’Afrique, l’innovation des produits, des process et des emballages, et une meillleure information du consommateur.

Valérie LOBRY a expliqué pour sa part que l’Innovation Produits, au cœur de toutes les animations du SIAL, peut se traduire par 5 critères :

le plaisir (la recherche du goût..), la santé, la forme, la praticité et l’éthique.
Certaines innovations marocaines ont ainsi pu être primées sur le SIAL à l’image de la sauce tajine toute prête, le spray à l’huile d’olive aromatisé à l’artichaut et le sel cendré aromatisé.
Elle a pris pour exemple le succès mondial de «La Vache Qui Rit» depuis plus de 90 ans qui s’appuie sur des fondamentaux tels que la simplicité et l’universalité du produit, un marketing astucieux, un prix et des conditions de stockages adaptés à tous les pays.
Christophe DELAHAYE a, lui, centré son intervention sur l’emballage, qui s’adapte aux évolutions des produits et aux attentes du consommateur, qui recherche des emballages davantage pratiques, ludiques et maniables.
Il a parlé des dernières innovations dans le secteur de l’emballage, qui permettent désormais d’agir sur la durée de vie des produits, leur traçabilité et la sécurité alimentaire du consommateur.
Ces innovations peuvent aujourd’hui livrer des indications précieuses, par exemple sur le respect de la chaine du froid quand une pastille colorée alerte le consommateur en cas de rupture de la chaine, ou quand les emballages contiennent des gaz qui empêchent la prolifération des bactéries et améliorent la durée de vie des produits.
Le dernier panel, dédié à la restauration hors-foyer, a permis à Loïs GORGUE, conseiller auprès de la FNR, de rappeler combien le secteur s’est développé ces dernières années au Maroc, tout en mentionnant la persistance d’une restauration à deux vitesses, l’une traditionnelle et l’autre moderne.
Selon lui, la formation et l’encadrement du personnel restent les deux points faibles du secteur, sans oublier la faiblesse du pouvoir d’achat du consommateurs.
Enfin, Adil KARIM d’Equip Hotel, a souligné la croissance du snacking en Europe et le potentiel que ce secteur, qui propose une restauration accessible et moderne, peut représenter au Maroc.
Il a ainsi estimé que le snacking répondait aujourd’hui parfaitement aux attentes du consommateur marocain (variété, sécurité alimentaire…) et à ses nouvelles contraintes (horaires continus, problèmes de circulation, éloignement des lieux de travail…).
M. Karim a également souligné l’intérêt que les opérateurs de la restauration pourraient avoir à revisiter la gastronomie marocaine en l’adaptant à des concepts plus modernes.
Il a en outre mis l’accent sur le volet international du salon Equip Hotel, qui permet aux exposants marocains de trouver des débouchés sur des marchés porteurs, notamment sur le continent africain.
La table ronde s’est clôturée par de nombreuses questions aux intervenants, suscitant des débats nourris , qui ont montré l’intérêt que le public présent a porté à cette manifestation, qui sera sans doute renouvelée l’année prochaine .

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