L’Organisation des Nations unies traverse une crise financière majeure et relance un appel pressant à ses États membres pour qu’ils s’acquittent de leurs contributions. Confrontée à un double déficit de 2,4 milliards de dollars pour son budget de fonctionnement et de 2,7 milliards pour ses missions de maintien de la paix, l’organisation est contrainte de réduire ses dépenses, de geler les recrutements et de limiter certains services.
Lundi, lors de l’ouverture des travaux de la Cinquième Commission, chargée de la gestion budgétaire de l’ONU, plusieurs responsables ont mis en garde contre les conséquences d’un financement insuffisant : atteinte à la crédibilité de l’institution et frein à sa capacité à remplir ses mandats dans le monde.
Parmi les pistes envisagées, certains pays ont proposé de permettre à l’ONU de conserver les fonds non utilisés en fin d’année, plutôt que de les restituer aux États membres comme l’exige actuellement la réglementation. D’autres ont évoqué l’utilisation ponctuelle d’outils de financement d’urgence en début d’année pour pallier les retards de paiement.
Mais ces mesures, jugées temporaires, ne règlent pas le problème central : le non-paiement ou le paiement tardif des contributions par une majorité d’États.
Catherine Pollard, Secrétaire générale adjointe en charge des stratégies de gestion, a révélé qu’au 9 mai, seuls 61 pays avaient payé intégralement leurs contributions. Une situation jugée préoccupante, alors que l’ONU alerte sur la menace réelle que ce manque de ressources fait peser sur sa capacité à agir au service de la paix, du développement et des droits humains dans le monde.