Suez débarque au Sénégal et renforce sa présence en Afrique

ÉNERGIE – Le ministère de l’Eau et de l’Assainissement du Sénégal et SEN’EAU, dont SUEZ est le partenaire technique de référence, ont  signé en ce début d’année un contrat d’affermage pour la gestion du service public de production et de distribution d’eau potable en zone urbaine et périurbaine. 

Ce contrat, d’une durée de 15  ans, permettra d’assurer un approvisionnement en eau potable à une population initiale d’environ 7  millions d’habitants. Le contrat, pour lequel sera créée une société de droit sénégalais avec un actionnariat majoritairement sénégalais (55%), prévoit l’intégration par SEN’EAU des 1200  professionnels sénégalais actuellement en exercice (à travers l’ancienne société la Sénégalaise des Eaux «SDE»).

Depuis le 1er  janvier 2020, un plan d’actions pour assurer l’accès à l’eau pour tous, garantir l’excellence du service et une performance durable sera mis en œuvre. Une place centrale sera accordée à l’innovation avec, notamment, l’ouverture prévue à Dakar d’un Centre de Recherche et d’Innovation en partenariat avec des universités sénégalaises, qui rayonnera dans la région.

Pour Suez, l’Afrique reste une goutte d’eau dans les 17 milliards d’euros de chiffre d’affaires réalisés en 2018. Suez était jusqu’à présent peu présent en Afrique, c’est en train de changer. Le groupe, dirigé depuis peu par Bertrand Camus finalise enfin un important contrat pour lequel il était pressenti depuis octobre 2018. Il fait de lui le gestionnaire de l’eau potable au Sénégal en zone urbaine et péri-urbaine.

C’est un contrat symboliquement important, car si Suez a construit, via sa filiale Degrémont, l’essentiel des usines d’eau d’Afrique, il n’a en revanche que très peu de contrats de gestion d’eau. L’Afrique est une goutte d’eau dans les 17 milliards d’euros de chiffre d’affaires qu’a réalisé le groupe en 2018, sa seule place forte africaine étant le Maroc où il compte 8.000 collaborateurs.

Sa filiale Lydec, qui dessert le grand Casablanca en eau et électricité, génère plus de 580 millions de chiffre d’affaires annuel. Contre environ 300 millions sur le reste du continent africain. Le contrat sénégalais, qui constitue la première délégation de service public de Suez au sud du Sahara, va changer la donne. En effet, il générait jusqu’à présent un chiffre d’affaires de 130 millions d’euros par an pour la Sénégalaise des Eaux (SDE), qui assurait le service depuis 1996.

Déloger cette filiale du groupe Eranove, le leader africain de la gestion déléguée des services publics d’eau et d’électricité, était déjà en soi un tour de force, d’autant que la Sénégalaise des Eaux l’a souligné en 2018 : l’offre de Suez était plus chère. Mais plus qualitative, avait rétorqué Suez à l’époque. Ce contrat sénégalais a été initié du temps de Jean-Louis Chaussade, mais c’est à son successeur à la direction générale du groupe, Bertrand Camus, qu’il peut désormais lui valoir le surnom «d’Africain».

 

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