Depuis quelques semaines, des hôtels à Zoug en Suisse proposent à leurs clients une offre «spéciale quarantaine» avec un confinement haut de gamme et sur mesure pour échapper au coronavirus qui a entraîné une chute des fréquentations hôtelières dans le pays.
«Avec le coronavirus, nous avons perdu en un rien de temps 80% de notre chiffre d’affaires. Nous avons donc tout de suite réagi avec cette offre. Elle permet notamment de dépanner les touristes étrangers qui n’ont pas pu rentrer chez eux», a expliqué Alexandre Hübner, président directeur général de la chaîne zougoise «Le Bijou Hotel & Resort Management AG», à la télévision publique suisse RTS.
L’offre comprend notamment les services d’un chef à domicile, un dépistage du coronavirus et un suivi médical 24 heures sur 24 avec consultation quotidienne. Le coût de ces 14 jours de confinement doré s’élève à 80.000 francs (environ 76.000 euros).
Outre le secteur du luxe, d’autres petits hôtels tentent d’adapter leur offre à cette période de disette pour le tourisme mondial. A Soleure, Zunfthaus zu Wirthen, un petit hôtel du centre-ville, a transformé ses chambres en espace de télétravail.
Yves Derendinger, président du tribunal de district, s’y réfugie depuis une petite dizaine de jours. «Il n’était pas question pour moi d’aller travailler dans un espace de co-working, car c’est souvent très difficile de maintenir la distance sociale. Ici, par contre, je suis seul et je dispose de mes propres toilettes», a-t-il expliqué à la télévision suisse.
Cette location à la journée coûte 25 francs, soit cinq fois moins que le prix d’une nuitée standard.
Pour le directeur de l’hôtel, Chris Van den Broecke, l’objectif n’est pas de s’enrichir, mais plutôt de se mettre au service de la collectivité. «On ne va pas devenir riche avec cette idée, mais c’est symbolique. On envoie le signal que nous sommes solidaires avec ceux qui traversent des temps difficiles et qui ne parviennent pas à travailler depuis chez eux», affirme-t-il.
Selon une étude réalisée par la haute école HES-SO de Valais en Suisse, et relayée par le quotidien Blick, la pandémie de coronavirus va causer une chute massive de chiffre d’affaires pour le secteur du tourisme dans la confédération helvétique. La perte devrait atteindre 6,4 milliards de francs en 2020, estime la même source.
Le secteur de l’hôtellerie à lui tout seul pourrait égarer 2 milliards de francs entre mars et mai, alors qu’il génère des volumes de 10,2 milliards par an (environ 9,4 milliards euros), précise l’étude. Les auteurs de l’étude ont sondé près de 2.000 acteurs du tourisme en Suisse, parmi lesquels des hôtels, des restaurants, des sociétés de remontées mécaniques ou de la parahôtellerie.