Tesla, fabricant américain de voitures électriques, a dégringolé à Wall Street, vendredi 28 septembre, après que le gendarme des marchés financiers (SEC) a annoncé des poursuites judiciaires contre son patron Elon Musk. Ce dernier est reproché d’avoir trompé les investisseurs en évoquant un retrait de Tesla de la Bourse dans un tweet. Le titre a chuté de 13,90 % pour terminer à 264,77 dollars.

Le 7 août, dans la foulée du tweet en question, il avait bondi jusqu’à 379,57 dollars. Le milliardaire avait affirmait, en cours de séance, qu’il voulait retirer son groupe de la Bourse lorsque l’action atteindrait 420 dollars et qu’il avait déjà sécurisé les financements nécessaires. Il n’en était rien, estime aujourd’hui la SEC.

Dans une plainte déposée jeudi soir, la SEC accuse donc de fraude le patron du groupe automobile et demande qu’il ne puisse plus diriger d’entreprise cotée en Bourse.

Elon Musk a rapidement réagi pour nier ces accusations. «Cette action injustifiée de la SEC m’attriste profondément et me déçoit, a-t-il indiqué dans un communiqué. J’ai toujours agi dans l’intérêt de la vérité, de la transparence et des investisseurs.»

Tous ces remous autour de la société «pourraient entamer la confiance des investisseurs, des clients et des fournisseurs», soulignent les analystes de JPMorgan. Si cette requête devait aboutir, «cela pourrait accélérer la transition inévitable vers une valorisation de l’action de Tesla uniquement basée sur les fondamentaux», estiment-ils.

Le groupe profite actuellement de l’engouement de nombreux investisseurs pour la personnalité de M. Musk, beaucoup voyant en lui un bouillonnant visionnaire. Aussi Tesla vaut à Wall Street plus que le deuxième constructeur automobile américain, Ford, alors même que l’entreprise n’a gagné de l’argent que sur deux trimestres en 15 ans.

«Malgré le comportement erratique de M. Musk récemment, nous pensons que la plupart des investisseurs voudraient le voir rester dans l’entreprise », remarque Garrett Nelson de CFRA. Ils « la valorisent en Bourse à un niveau très élevée en raison du potentiel qu’ils attribuent à la capacité de M. Musk à faire grandir le groupe», ajoute-t-il. Mais dans la mesure où sa présence dans l’entreprise est compromise, le titre devrait selon lui encore baisser.

Tous ces remous autour de la société «pourraient entamer la confiance des investisseurs, des clients et des fournisseurs», soulignent les analystes de JPMorgan. Les conducteurs désirant une voiture fabriquée par le constructeur pourraient par exemple être beaucoup plus réticents à verser une caution longtemps à l’avance, relèvent-ils. Les investisseurs institutionnels pourraient aussi vouloir limiter leur participation dans une entreprise visée par une enquête de la SEC, souligne Jed Dorsheimer, analyste pour Canaccord Genuity.

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