Au Maroc, près de 40% des petites et moyennes entreprises (PME) considèrent qu’elles sont vulnérables face aux risques cyber, selon une étude réalisée récemment par le leader mondial de la cybersécurité, Kaspersky, et dont les résultats ont été présentés, cette semaine à Rabat.

Intervenant dans un contexte marqué par la croissance de la digitalisation des PME au Maroc, cette étude révèle une certaine prise de conscience face à la menace croissante des cyberattaques, a relevé Pascal Naudin, Head of B2B Sales de Kaspersky au Maroc et en Tunisie, qui s’exprimait à l’occasion d’une conférence dédiée à la présentation des résultats de ladite étude intitulée « Cybermenaces, habitudes numériques et investissements : quelle maturité pour les entreprises marocaines ? ». Menée par Kaspersky, en collaboration avec le cabinet de recherche Arlington Research, cette étude, qui a impliqué 300 entreprises marocaines, comptant entre 10 et 250 employés, a également révélé que la plupart des entreprises interrogées ne sont pas suffisamment formées sur les risques cyber et leurs conséquences, a précisé M. Naudin.

Les PME interrogées reconnaissent également les risques potentiels d’incidents de cybersécurité, avec 42% craignant la perte de clients, 40% redoutant des pertes financières et 44% appréhendant la perte de données sensibles, a-t-il fait remarquer, estimant que le Maroc apparait comme un pays dans lequel les PME sont plutôt sensibilisées et semblent matures en matière de cybersécurité. « Les entreprises marocaines ont conscience de la nécessité de se protéger. Cependant, à l’instar de multiples pays, le problème se situe au niveau de l’exploitation des informations et des données remontées par les solutions technologiques », a ajouté M. Naudin, mettant l’accent sur l’importance de l’investissement dans des solutions de cybersécurité robustes afin de protéger les PME de l’évolution des cybermenaces.

Bien que 65% des répondants estiment être bien protégés, leur sentiment de sécurité repose souvent sur l’utilisation d’une solution antivirus grand public, qui n’est pas suffisante pour garantir une protection adéquate, a-t-il poursuivi. « En réalité, il existe un important décalage entre la perception de sécurité des PME et la réalité de leur préparation en matière de cybersécurité », a-t-il soutenu, relevant qu’il est primordial pour les entreprises d’anticiper les risques cyber et d’adopter des mesures adéquates face à l’essor de la cybercriminalité et ce en vue de protéger leurs systèmes d’information.

De plus, M. Naudin a identifié les vulnérabilités majeures auxquelles les PME marocaines devront accorder une attention particulière au cours de l’année 2023, expliquant que ces risques incluent les potentielles fuites de données causées par des employés, les attaques de type « DDoS » (Déni de Service Distribué), les maillons vulnérables de la chaîne d’approvisionnement, les logiciels malveillants, ainsi que les techniques d’ingénierie sociale, tous représentant des défis significatifs en matière de cybersécurité. Après avoir passé en revue les principales conclusions de l’étude en question, M. Naudin s’est penché sur les recommandations essentielles de Kaspersky visant le renforcement de la cybersécurité des entreprises au Maroc, notamment la mise en place d’une formation de base pour le personnel aux bonnes pratiques en matière de cybersécurité et l’investissement dans des solutions de cybersécurité robustes et actualisées, adaptées aux besoins spécifiques de chaque entreprise. Menée du 7 au 24 juillet 2023, cette étude a ciblé des PME marocaines opérant dans divers secteurs d’activité, afin de mieux comprendre leur perception de la cybersécurité, leur niveau de connaissance, mais aussi les actions déployées dans leur entreprise pour lutter contre les cybermenaces.

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