Malgré un contexte économique mondial incertain, le Maroc affiche une performance budgétaire solide en 2024. Les recettes fiscales ont dépassé les prévisions de la Loi de Finances, atteignant un taux de réalisation de 110,8 %, a annoncé mardi 4 février Fouzi Lekjaa, ministre délégué chargé du Budget, lors de sa présentation devant la Commission des Finances à la Chambre des Conseillers.
Les recettes fiscales ont enregistré une augmentation de plus de 37 milliards de dirhams en 2024 par rapport à l’année précédente. Cette hausse est principalement attribuable à la progression de plusieurs impôts et taxes, notamment l’impôt sur le revenu (+9,5 MMDH), l’impôt sur les sociétés (+8,4 MMDH), la TVA intérieure de plus de 6 MMDH), la TVA à l’importation de plus de 6 MMDH, la taxe intérieure de consommation (+3,7 MMDH), les droits de douane de près de (+1,5 MMDH) et les droits d’enregistrement et de timbre (+1,5 MMDH).
Par ailleurs, les recettes non fiscales ont également affiché un taux de réalisation de 104%, confirmant la solidité de la gestion financière du pays. Sur la période 2020-2024, les recettes ordinaires ont augmenté de 143,5 MMDH, tandis que les recettes fiscales ont progressé de 101,4 MMDH. La croissance annuelle moyenne des recettes fiscales s’est établie à 7,9% entre 2020 et 2021, puis à 11,9% entre 2021 et 2024.
Une régularisation fiscale volontaire fructueuse
M. Lekjaa a également mis en avant les résultats de l’opération de régularisation volontaire de la situation fiscale des contribuables au titre de l’année 2024. Cette initiative, qui a permis de collecter un total de 125 MMDH, a dépassé les prévisions initiales. Sur ce montant, 77 MMDH proviennent des déclarations bancaires, tandis que 48 MMDH ont été générés par les déclarations enregistrées auprès de la Direction Générale des Impôts, effectuées par 8.000 déclarants. Cette mesure a contribué à renflouer la trésorerie de l’État de 6 MMDH.
Maîtrise des dépenses et réduction du déficit budgétaire
En ce qui concerne les dépenses, les chiffres présentés par M. Lekjaa témoignent d’une gestion rigoureuse. Les dépenses ordinaires ont atteint un taux de réalisation de 100,9% à fin décembre 2024, tandis que les dépenses en biens et services ont diminué de 5,5 MMDH (-6,1%), grâce à une rationalisation des dépenses de fonctionnement. Comparées à 2023, les dépenses ordinaires ont augmenté de 16,4 MMDH (+5,6%), principalement en raison d’une enveloppe de 10 MMDH allouée au dialogue social et de 5 MMDH destinés aux transferts aux académies régionales d’éducation et de formation ainsi qu’au Fonds d’appui à la protection sociale et à la cohésion sociale.
Les dépenses d’investissement ont quant à elles progressé de 6,6 MMDH (+6%), reflétant l’engagement du gouvernement à soutenir les projets de développement. Cette dynamique positive a permis de réduire le déficit budgétaire à 3,9% en 2024, contre 4,4% en 2023 et 5,4% en 2022.
Perspectives et réformes à venir
M. Lekjaa a conclu en soulignant que le maintien des équilibres financiers et la maîtrise du volume de l’endettement, conformément à la trajectoire fixée dans le cadre de la programmation budgétaire pluriannuelle, renforceront la confiance des institutions financières et des partenaires internationaux. Ces efforts permettront également de soutenir les grandes réformes et les chantiers de développement engagés par le Maroc sous la conduite de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, notamment ceux liés à l’organisation de la Coupe du Monde de football 2030.