Toshiba, victime d’une succession de crises internes ces dernières années, a annoncé jeudi en marge de ses résultats une volée de mesures pour tenter de se remettre durablement sur pied, via la réduction de 5% de ses effectifs et la liquidation ou cession de filiales.

Certes, le conglomérat industriel japonais a pu afficher un bénéfice net record de 1.082 milliards de yens (8,3 milliards d’euros) pour les mois d’avril à septembre, mais il s’agit d’un résultat en trompe-l’œil entièrement dû à la somme énorme encaissée lors de la vente de la lucrative filiale de puces-mémoires Toshiba Memory. Sans cette filiale, Toshiba n’est plus que l’ombre de lui-même et avoue chercher désormais un moyen de garantir son avenir en limitant les risques.

Dans le même but, il a abandonné l’énergie nucléaire hors du Japon. Il a également vendu à son compatriote requinqué Sharp sa division de PC qui avait fait la réputation mondiale du groupe centenaire, pionnier des modèles portables. «Si on regarde les 20-30 ans à venir, va se poursuivre la révolution des technologies matérielles (appareils et composants) et immatérielles (de l’internet) et nous devons davantage accentuer notre R&D dans ces domaines », a déclaré le PDG de Toshiba, Nobuaki Kurumatani, lors d’une conférence de presse.

Mais le plan qu’il a présenté est surtout une nouvelle restructuration. Est prévue la suppression en cinq ans de quelque 7 000 emplois sur les 140 000 que compte Toshiba, un géant aux multiples filiales dont le nouveau PDG voudrait réduire le nombre de 25% tant au Japon qu’à l’étranger. «Ma mission est de consolider le groupe puis d’assurer sa croissance, je veux réaliser une croissance organique», a insisté celui qui a pris la tête de Toshiba en avril.

En attendant, le bénéfice net du premier semestre de l’exercice 2018/19, qui équivaut à plus de la moitié du chiffre d’affaires enregistré sur la même période (1 777 milliards de yens), masque une réalité financière et industrielle moins glorieuse. Le bénéfice d’exploitation a fondu de 81% à à peine 7 milliards de yens. Le groupe est acculé à continuer de se débarrasser de ce qui n’est pas stratégique. Il a annoncé jeudi la liquidation d’une filiale nucléaire, NuGen, en Grande-Bretagne, n’étant pas en mesure de poursuivre ni de vendre cette activité.

Toshiba, qui a décidé de ne rester dans le domaine nucléaire qu’au Japon (parce qu’il ne peut se désengager du démantèlement de la centrale en péril de Fukushima), était entré en négociations exclusives avec le sud-coréen Kepco pour lui céder NuGen, société dédiée à un projet de construction de centrale nucléaire dans le nord-ouest de l’Angleterre, mais les discussions ont capoté. «Nous avons parlé tout au long du processus avec le gouvernement britannique» avant de prendre cette décision «car les coûts pour entretenir le projet étaient trop élevés», a précisé le directeur financier du groupe. Toshiba a par ailleurs indiqué qu’il allait se défaire d’une filiale dans le domaine du gaz naturel liquéfié aux États-Unis, ce qui va l’obliger à enregistrer des dépréciations.

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